samedi, novembre 08, 2025

Isidore Lucien Jules Brisset né en mil sept cent quatre vingt dix huit à Paris fils de la Révolution et du monde qui change jeune il s’émerveille des mots de leur son de leur force il devient linguiste autodidacte poète inventeur de langue chercheur obstiné de correspondances secrètes entre lettres et sons il parcourt les dictionnaires les grammaires les langues anciennes et modernes il croit que chaque mot contient un écho du divin que le langage est une clé pour comprendre l’univers il écrit ses traités ses poèmes ses théories parfois incompréhensibles aux yeux du monde mais précis dans sa logique intérieure il rêve de relier l’histoire de l’humanité à la vibration des syllabes à la structure des phrases il vit isolé dans sa chambre à Paris déchiffre décortique traduit transforme invente les mots comme on tisse une prière il meurt en mil sept cent soixante seize laissant derrière lui une œuvre marginale étrange mais fascinante un témoignage d’une vie entièrement consacrée à écouter 


le murmure de dieu 
dans le tremblement des lettres 
et à suivre sans relâche la piste infinie 
des mots

























l’homme est né dans l’eau

son ancêtre est la grenouille et l’analyse des langues humaines 

apporte la preuve de cette théorie








Michel Foucault compare Brisset à Roussel à Wolfson  les trois ouvrent l’oreille l’œil ou la bouche et chacun se réserve l’ouverture privilégiée d’un de ces organes

or ces comparaisons ne sont pas exclusives puisque Brisset ouvre le champ de bien des possibles 

On pourrait alors l’entourer des Rousseau Jean-Jacques et le douanier de Roussel bien entendu de Marcel Duchamp marchand du sel de Nietzsche de Freud de Breton et du dernier venu Michel Foucault n’oublions pas les sans-noms les oubliés et les à venir


























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