samedi, novembre 08, 2025

 

Poésie Premier Principe  

fondement du langage et de la cognition


Introduction

La formule « poésie premier principe » suggère que la poésie ne se limite pas à un rôle esthétique mais constitue un fondement de la pensée, du langage et de la connaissance humaine. 

En mobilisant des approches linguistiques, épistémologiques, philosophiques et sémiologiques, cet article examine comment la poésie organise le sens, stimule la cognition et fonde des formes de connaissance alternatives aux sciences rationnelles.









La poésie comme fondement du langage

Du point de vue linguistique, Ferdinand de Saussure (1916) souligne que « le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire » (p. 66), ce qui permet au langage poétique de dépasser sa fonction référentielle et de générer de nouvelles significations. 

La poésie manipule les mots, les sons et les structures syntaxiques pour créer des associations inédites et sensibles. Selon Jakobson (1960), « la fonction poétique du langage réside dans l’orientation sur le message lui-même » (p. 353), faisant du langage poétique un premier principe de structuration du sens et de perception du monde.


Poésie et cognition intuitive

La poésie active des formes de cognition intuitive et émotionnelle. Bachelard (1958) affirme que « l’imagination poétique n’est pas une fuite mais une méthode de connaissance par l’image » (p. 14), soulignant sa valeur heuristique. 

Elle permet d’accéder à des vérités sensibles et subjectives que les approches analytiques ne peuvent saisir. Ainsi, la poésie constitue un premier principe cognitif, ouvrant une voie de connaissance complémentaire aux sciences empiriques.


Philosophie et fondements ontologiques

Philosophiquement, le « premier principe » renvoie aux causes premières. Nietzsche (1872) observe que « l’art poétique révèle une vérité que la raison abstraite ne peut atteindre » (p. 45). 

La poésie explore l’existence, la temporalité et la subjectivité, plaçant l’expérience esthétique au cœur de la réflexion ontologique et éthique. 

Elle devient ainsi un outil philosophique privilégié pour comprendre la condition humaine.


Sémiologie et polysémie

Selon Barthes (1964), « le signe est toujours porteur de sens, et parfois de sens pluriel » (p. 32). La poésie transforme chaque mot en vecteur polysémique, créant un espace dynamique d’interprétation. 

Les figures de style et les rythmes permettent de réorganiser le symbolique et de renouveler la perception du réel. En ce sens, la poésie fonctionne comme principe organisateur du sens.


Poésie et sciences cognitives

Les recherches en neurosciences confirment que la poésie stimule simultanément les aires linguistiques et émotionnelles du cerveau, favorisant la créativité et la plasticité cognitive (Juslin & Västfjäll, 2008). 

La poésie agit donc concrètement sur les processus cognitifs, renforçant l’idée de son rôle fondamental dans la construction du savoir et de l’expérience humaine.


Conclusion

La formule « poésie premier principe » affirme que la poésie est à la fois fondement du langage, vecteur de connaissance intuitive, laboratoire sémiotique et expérience ontologique. 

Elle organise le sens, structure la cognition et révèle des vérités que la rationalité seule ne peut atteindre. 

La poésie n’est pas un ornement de la pensée mais un premier principe, essentiel à la compréhension du monde et de l’expérience humaine.


Références

  • Bachelard, G. (1958). La Poétique de l’espace. Paris : Presses Universitaires de France.

  • Barthes, R. (1964). Eléments de sémiologie. Paris : Seuil.

  • Jakobson, R. (1960). Linguistics and poetics. In T. A. Sebeok (Ed.), Style in Language (pp. 350–377). Cambridge, MA: MIT Press.

  • Juslin, P. N., & Västfjäll, D. (2008). Emotional responses to music: The need to consider underlying mechanisms. Behavioral and Brain Sciences, 31(5), 559–575.

  • Nietzsche, F. (1872). La Naissance de la tragédie. Leipzig : E. W. Fritzsch.

  • Saussure, F. de. (1916). Cours de linguistique générale. Paris : Payot.



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    poésie 

    JOINTURE DES INSTANTS

    Là où deux secondes se rencontrent

    Point fragile où l’on peut réécrire sans tout briser












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