samedi, novembre 22, 2025


il poursuivait indifférent sa marche 

peu lui importait le chemin 

qu'il monte ou 

descende 
















pour lui 

le mouvement seul comptait 

ce glissement continu du corps dans l'espace et 

ce flux égal de la pensée dans 

le silence du monde


 











chaque pas était 

une réponse sans question 

une avancée sans but 

un geste dépouillé de tout calcul 




il ne cherchait 

ni hauteur ni 

vallée 


il cherchait 

ce point intérieur où le relief cesse de séparer 

où monter et descendre deviennent deux faces 

d'une même présence  




dans cette indifférence 

il trouvait une étrange liberté 

celle d'un être qui ne va nulle part et pourtant 

se découvre partout












la fatigue 

il ne la ressentait pas 


simplement 

elle ne se manifestait pas comme 

un poids 

mais comme 

une étrangeté intermittente 


il lui était désagréable par moments 

de ne pouvoir marcher 

sur la tête 

de ne pas pouvoir inverser le monde 

et suspendre 

les lois habituelles du corps 


il avançait pourtant 

sans effort 

apparent 



le mouvement devenait 

autonome 

la marche elle-même 

semblait se faire 

par 

une volonté étrangère




dans cette étrangeté 

la sensation de fatigue se dissolvait presque 

laissant seulement 

la conscience d'une limite subtile 

entre 

le possible et l'impossible 

entre 

le réel et le rêve











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