les branches des sapins
pendaient lourdes dans l’air moite
comme si
chaque goutte
de pluie suspendue y pesait davantage
chaque aiguille
semblait retenir le souffle de la forêt
le temps lui-même
se faisait lent et
épais
dans cette atmosphère
la lumière se diluait en nuances
vertes profondes
le sol humide
exhalait une odeur dense
de terre et de résine
chaque pas
craquait doucement laissant échapper
une note fragile dans le silence
chargé de vapeur
tout devenait
présence palpable
une respiration
commune entre les arbres et celui qui avançait
parmi eux
les branches suspendues semblaient raconter
un récit sans
mots
un murmure
d’ancienneté et de permanence
Lisbeth Graunwiese
enfant des plaines humides
enfant des plaines humides
écrivit des chants sur la lenteur de la terre et
la fragilité du temps mourut en laissant un manuscrit inachevé

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire