jeudi, novembre 06, 2025


Anna

  • vient de Hannah en hébreu     

    grâce ou faveur


  • dans la tradition chrétienne 

    Sainte Anne est la mère de la Vierge Marie  

    elle symbolise la maternité la douceur la naissance


  • dans Finnegans Wake 

    Anna évoque donc la mère universelle

    celle qui engendre le monde 

    la figure matricielle du féminin















Livia

  • vient du latin Livius ou Lividus lié à la couleur bleu-gris

    celle de l’eau et du ciel


  • c’est aussi un écho à Livia Drusilla épouse de l’empereur Auguste 

    symbole de puissance féminine et de continuité impériale


  • ici Livia renvoie à la rivière Liffey  le fleuve de Dublin  

    que Joyce transforme en femme  

    la femme-fleuve fluide nourricière et éternelle




Plurabelle


  • contraction poétique de pluriel et belle 

    plus d’une beauté multiple beauté


  • indique qu’elle est toutes les femmes à la fois 

    mère amante fille vieille déesse rumeur  rivière


  • le féminin chez Joyce n’est jamais unique  

    il est collectif polyphonique infini






la femme-rivière


Anna Livia Plurabelle 

la rivière Liffey 

la femme universelle 

le langage fluide





 

elle incarne le principe féminin du monde
opposé et complémentaire à H.C.E. le père terrestre figé tombé

lui c’est la terre le poid la faute
elle c’est l’eau le flux la parole qui emporte et régénère

dans le rêve du roman elle parle à travers l’eau à travers mille langues qui se mêlent  Sa voix est le symbole de la fluidité du langage  le mot n’est plus fixe il coule il change de sens il se fond dans le suivant comme les vagues dans la mer




fonction symbolique dans le cycle du livre




  • elle ouvre et ferme le cycle 

    la rivière Anna Livia coule dans la mer puis s’évapore et 

    recommence en pluie  comme le roman qui se boucle sur lui-même


  • elle pardonne la faute masculine 

    elle lave H.C.E. par son flot 

    comme une nouvelle Ève qui rachète Adam


  • elle porte la mémoire collective  

    ses eaux contiennent toutes les histoires, les mots, les rumeurs 

    la mémoire de Dublin et du monde


  • elle parle pour toutes les femmes 

    dans une langue mêlée 

    une pluriel-belle musique






Anna Livia Plurabelle

c’est la voix du fleuve et la voix du rêve 

le flux maternel où tout renaît

elle est à la fois  

Ève et Marie 

Liffey et parole 

corps et mythe

 

en 

elle

Joyce 

fait couler

le féminin cosmique

celui qui relie la terre au langage










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