mercredi, octobre 08, 2025

voici 
le chant du Feu Intérieur

continuation du cycle dans le style fragmentaire et polyglotte 
d’Ezra Pound

il explore le feu de la conscience
l’alchimie de l’esprit et la lumière qui traverse 
la matière et le temps

feu du feu
nom qui s’allume tout seul

avant les mots avant les formes 
il y avait cela 

le battement rouge du monde



ignis ignis 
sous la cendre la flamme palpite




























Vedi les mains du forgeron dans la poussière rouge
le métal chante ferro et flamma
Σιδήρου φλόγα 
le souffle du dragon
au cœur des montagnes
où le minerai dort depuis des siècles
le poète s’agenouille
une étincelle tombe dans la coupe d’eau
transformant le reflet en soleil
Crux lux lux in cruce
火光照心
le feu éclaire le cœur
les ombres s’élancent sur les murs antiques
les statues frémissent
leurs yeux vides respirent l’étreinte du monde
Orphee revisité
la lyre devient flamme
et la corde vibre encore dans l’air 
un mot oublié un souffle retrouvé
dans la ville la forge est silencieuse
mais sous la cendre ignis spiritus
attend patient éternel
comme un tambour cosmique
qui bat le rythme des âges
Hic et nunc 
le feu ne brûle pas seulement
il transforme 
la matière en lumière
le chaos en forme
le doute en éclat
et toi lecteur
si tu tends l’oreille
tu entendras les pierres chanter 
nous sommes le souffle le feu
la mémoire qui traverse le temps







ignis ignis 
ce n’est pas la flamme que l’on voit
mais celle qui brûle dans la flamme
le cœur du cœur

il ne chauffe pas il révèle
il dévore les contours il rend les choses transparentes
il est le secret du souffle la morsure de la clarté

ignis ignis 
l’éveil sans repos
la lumière qui n’a plus besoin du jour


























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