la théorie des contraintes
sont
identifier la contrainte
exploiter la contrainte augmenter son utilisation et son efficience
subordonner tous les processus au processus contraint
élever la performance de la contrainte si nécessaire
recommencer à l’étape 1
Forgeage
deux places
trois transitions
les traits noirs
les cercles
les flèches
quatre arcs et
deux jetons
les points noirs
circulent de gauche à droite
le marquage du réseau
un réseau
poésie
de tous mes souvenirs
la pluie d'été
soudaine
brève
TERRE
l'étoffe de la pluie se plaquait sur toi
ce volume
Vénus
Adonis
Phénix et Colombe
le
Viol
de Lucrèce
de l'axe
qui est dans l'axe
éclairage axial d'un chemin
en tout temps le propos
de toute poétique lucide et conséquente a été
de créer
un rapport substantiel entre l’être humain
et la Terre
à une époque où l’on parle de sauver la planète
où les discours écologistes abondent
manque
de toute évidence mais qui sait voir
une parole à la fois profonde
intellectuellement et culturellement fondée
et spacieuse
c’est-à-dire faisant respirer l’esprit
Mémorial de la terre océane
je me retrouve à considérer
l'existence
comme si elle venait d'au-delà du tombeau
d'un autre monde
tout m'est étrange
je suis pour ainsi dire
hors de mon propre corps et de mon individualité
je suis dépersonnalisé détaché à la dérive
est-ce de la folie
non
la folie signifie l'impossibilité de retrouver son équilibre normal après que l'esprit ait ainsi fait l'école buissonnière parmi des formes d'être extraterrestres et suivi Dante dans des mondes invisibles… alors qu'il me semble que mes transformations mentales ne sont que des expériences philosophiques
préparons nous à entendre l'espace crier
un temps
d’innocence précède la phrase physique
réflexion éphémère
des souffles flottants
des notes d’espace entrent en résonance en absence
de récepteurs en absence
de toute attente cache-cache
des signes matière
dans son enfance
Martina Kramer
atelier lumière où se joue une physique poétique
en attente d’un glissement
éléments suspendus entre les forces contraires
états incertains
soudaine conscience
instant de présence
idée de traverse
seule une personne
de compréhension réduite
désire arranger les choses en séries complètes
c'est l'incomplétude qui est désirable
en tout
mauvaise est la régularité
dans les palais
d'autrefois on laissait toujours un bâtiment inachevé
obligatoirement
autour
de son noyau une gravité construit
des mouvements cosmiques
des structures de vie
spirales ou méandres
courbures ou branchements contre la contrainte
d’espace résistance
des éléments
cohésion
de fines dentelles écume au seuil
d’un sens
Albany
Christophe Lamiot Enos
Albany des pommes et des oranges Californie - II est la suite d´un premier recueil publié en 2000 entreprise poétique et narrative que l´auteur présente ainsi
pas une situation rapportée qui n'ait été vécue, pas une évocation, développée ou non, détaillée ou à l'oblique, qui ne colle le plus possible à l'expérience événementielle : en faisant acte de remémoration (à partir des années 1997-1998), je me replace dans quelques-unes de mes circonstances californiennes (celles des années 1988-1989) pour en examiner, chronologiquement, la teneur (j'étais alors étudiant-enseignant à l'université de Berkeley).
Je raconte ce qui m'a le plus frappé.
Je rapporte ce que ma mémoire conserve à vif, images dominantes de ma quotidienneté.
Je procède par écriture (convocation de mots, de phrases, de sonorités, de rythmes) à une archéologie de l'amour que je porte à ces circonstances californiennes.
Je fais une sorte de compte rendu de ce que je crois leur devoir, en termes de langage, en termes de chair et de pensée à la fois.
Des pommes et des oranges, un peu sans doute comme on dit "apples and oranges" bien sûr, mais surtout comme on en mange, des pommes et des oranges.
IL FAIT NOIR, IL FAIT
Il fait noir, il fait
doux. Étire encore sur ta jambe
ta robe de soie,
que je cherche le long de ta jambe -
il fait noir, il fait
doux - ce motif, quelque chose vers
je ne sais trop quoi,
que je cherche, m´aidant du bout de
mes doigts, sur la soie.
Il fait noir, il fait roux. Par éclairs
de l´écran où passe
un film en noir et blanc, peut-être à
son bord, le tissu
dont la surface se froisse là
sous mes doigts s´amasse.
Serait doux, serait vert. Tu joues à,
espiègle, lisser
sur ta jambe avec tes doigts, cela
qui plisse, laissé
flottant, et qui remonte. Sur la
peau nue, à la fois
blanche et rousse et verte, de ta jambe -
il fait noir, il fait
doux - tremble la soie, peau de ta jambe
touchée sous mes doigts.
elle disait
il y a aussi la corvée de patates
et
d’apparence moins inquiétante
d'apparence seulement
la voilà propre
de lui faire perdre son côté rhizomatique
l'épluchure part ensuite au compost
pourriture bienveillante
or à peine épluchée la pomme de terre se décompose déjà
elle a marché sur la mer
elle a mis ses bottes son manteau ses gants son bonnet
elle est sortie
elle a marché dans la rue
elle a traversé la route
elle a marché vers la mer
elle a marché sur la plage
elle a regardé le ciel
elle ne savait pas
où la plage s’arrêtait
où la mer s’arrêtait
où le ciel commençait
elle a marché sur la glace
elle a enjambé les vagues
elle a marché au-delà des vagues
elle ne voyait pas le ciel
elle a marché longtemps
elle a marché tout droit
elle ne voyait pas l’horizon
elle ne s’est pas retournée
elle n’aurait pas vu la côte si
elle s’était retournée
elle n’aurait pas vu la grève il y avait trop de brouillard
elle a marché vers le ciel
elle ne s’est pas dit que la glace pouvait se briser
elle n’a pas pensé à l’eau froide à la noyade
elle le savait mais elle n’y a pas pensé
elle a marché tout droit
elle a enjambé les vagues
elle a marché longtemps
elle a marché dans le brouillard
peut-être qu’elle a marché dans le ciel
être aimé de tout le monde
combler un abîme
remplacer tous les livres par leur reflet dans la glace
assister à la fin du monde
sauter un jour
mettre le même texte dans tous les livres
changer le nom d’une grande ville
changer les noms de tous les habitants
transpirer de l’or
créer des automates capables de penser
tout voir
assister au commencement du monde
toucher le temps
user un corps humain par le toucher
voir simultanément plusieurs événements consécutifs
voir son propre visage
être seul à voir au royaume des aveugles
évoluer dans une autre dimension
arrêter de dormir
tu te fais illusion
artiste
si tu te crois le créateur de tes œuvres
de toute éternité
elles ont flotté dans notre air
invisibles aux yeux
J'ai tiré la sonnette d'alarme
on m'a dit c'est inutile
cela sonne
chez vous
les années et les jours ne s’endorment pas
avoir conscience
de ce qui jamais n’épuise
est-ce la bonne façon de considérer le piège
marcher
méditer
observer et respirer
nous accorde avec le réel
la curiosité est à l'esprit ce que la pulsion de vie est au corps
la
décomposition est un
de mes principes
la poésie réutilise
les mots en
décomposition elle en reconstitue
des rhizomes elle écrit
des décompositions françaises
complexité
des agencements naturels
conférer la vie à l’inanité
accélérer le temps à volonté
prédire l’avenir
lire les pensées
effacer certains événements passés
empêcher certains événements futurs
modifier la lumière du soleil
faire des réserves de souffle
étudier
observer
méditer
s’abandonner à cette complexité tressée de lignes souples
être au monde
dormir sans arrêt
vivre avec un fantôme
ressentir la douleur de quelqu’un d’autre
dominer totalement ses émotions
voir l’âme humaine
quelle est cette lumière
partir
revenir
cheminer encore et encore
traverser l’irréel sans trop s’y attarder
devenir feu
devenir glace
naïve est l’idée
que les quelques pauvres faits et quelques pauvres œuvres qui se sont trouvés conservés des temps passés sont forcément le meilleur et le plus important de la pensée de ces époques
leur conservation résulte seulement de ce qu’un petit cénacle les a choisis et applaudis en éliminant tous les autres
les célébrateurs de la culture ne pensent pas assez au grand nombre des humains et au caractère innombrable des productions de la pensée
ils ne pensent pas assez à toutes les voies d’expression de la pensée autres que l’écrire, et surtout le bel écrire
naïvement convaincus qu’il n’y a de pensée qui vaille hors du bel écrire ils croient qu’en recensant la bibliothèque ils ont en main la somme de tout ce qui fut jamais pensé
l’ours en tant qu’animal spirituel ou totem
est l’un
des plus anciens animaux vénérés
des restes
d’ours ont été trouvés
dans de nombreux sites archéologiques en particulier en Europe où
des os et
des crânes
d’ours ont été retrouvés avec
des os humains
datant
du Néanderthal
on dit que les Vikings portaient
des peaux
d’ours en temps
de guerre pour effrayer leurs ennemis
ils semblaient aussi puissants que ces animaux sauvages
les ours symbolisent
l’esprit guerrier et la bravoure au combat
l’esprit
de l’ours était invoqué pour aider les guerriers
durant la bataille
dans la Grèce et la Rome antique
l’ours était
un animal totem associé à la
déesse Artémis
Diane
déesse
de la fertilité
en revanche
pour les Celtes l’ours représentait
le soleil
l’ours est souvent associé aux chamans
dans
de nombreuses traditions
ainsi cet animal spirituel peut symboliser
des capacités
de guérison et le rôle
du guérisseur
si l’animal totem
de l’ours apparaît
dans votre vie il peut aussi être temps
de prendre soin
de vos propres besoins
de guérison que ce soit au niveau physique émotionnel ou spirituel
soyez attentif à votre situation et réfléchissez aux
domaines
dans lesquels vous auriez le plus besoin
de guérir
vous pouvez faire appel aux conseils
de l’esprit
de l’ours pour
diriger votre énergie
de manière plus prudente ou plus ciblée
l’ours est un animal qui mène une vie solitaire
avoir
un ours comme animal spirituel
peut signifier que vous trouvez l’équilibre et le confort
dans la solitude
la présence
de cet animal
de pouvoir pourrait indiquer le besoin
de se retrouver et
d’établir
des limites
cela vous permettra
de vous sentir à l’aise
dans votre propre espace
il peut vous inciter à trouver
du temps loin
de la foule ou
de l’agitation et à privilégier le calme et le repos
l’esprit de l’ours peut également être
d’une grande aide pour consacrer
du temps et
de l’énergie à
des pratiques plus introspectives telles que la méditation
faites appel à l’esprit
de l’ours pour vous aider à trouver votre équilibre
et à vous ancrer à
une base solide qui vous soutiendra
dans des moments plus animés
et bruyants
les rêves sont notre subconscient
qui nous communique le langage
des symboles
rêver
d’ours ou
d’un ours symbolise le pouvoir la force et la protection
de soi ou éventuellement
de sa famille
si l’ours
dans votre rêve est en hibernation cela peut indiquer un besoin
de solitude et
de fuite
pourvu qu’il
danse cela signifie qu’il vous porte chance
s’il vous poursuit cela peut signifier que vous fuyez
une situation importante
de votre vie et qu’il est temps
de prendre position et
d’y faire face
le fait qu’un ours apparaisse
dans votre rêve peut également signifier qu’il est temps
de révéler votre pouvoir au monde
il y a
quelle aubaine si toute problématologie ne consistait qu'en pseudo-problèmes tenant à des malentendus sur les mots c'est-à-dire aux hasards de la paronymie aux coïncidences de l'étymologie ou encore à ces alternatives artificielles simplistes verbales où la disjonction des concepts et des genres accule si souvent l'esprit .... Je-ne-sais-quoi
elle écrit bien au-delà de ses mots
elle se réveille au bord du siècle
elle ne s’habite plus
elle peux mieux faire
elle peux s’améliorer…
elle est
un cerf
un sentier
un archétypes de lac
neige
éternelle
tenir
un instant
ici
l’irréversibilité
revenir
maintenant
deux gongs décalés
deux églises
le fleuve
au bout de
la longue branche
rythme cosmique
toute poésie tend à devenir anonyme
la transparence n’existe que dans l’air
interroger
les chemins désertés
le soleil s'était caché
trouver son double et vivre avec
voyager dans le temps
revenir en arrière et essayer de rajeunir ainsi
entendre uniquement les sons émis par son propre corps
être seul mais vraiment seul au monde
rejouer indéfiniment la même scène
limiter le nombre des questions et des réponses
voler dans les airs ou se déplacer à grande vitesse
savoir la vérité
vivre sous terre définitivement
savoir exactement combien de fois quelqu’un a pleuré
terminer l’œuvre inachevée de quelqu’un
simuler toutes les émotions
tout oublier
tout se rappeler
vivre la vie de quelqu’un d’autre
faire des rêves de quelqu’un d’autre
ne pas mourir
être au moins l’espace d’un seconde
auprès de tous les êtres humains sans exception
noter tous leurs noms
être dans plusieurs lieux à la fois
choisir ses rêves à l’avance
raconter toutes les histoires du monde
diriger entièrement une autre personne
ressusciter au moins partiellement
mourir plusieurs fois
vivre plusieurs vies
connaître tous les points de fuite
avec leurs points de départ et d’arrivée
occuper physiquement l’espace de quelqu’un d’autre
partager des hallucinations
revivre son enfance
exclure une couleur du champ de la perception humaine
que dès le départ ...
le texte soit citation est un thème récurrent ...
un texte peut débuter par un titre ou une phrase ....
mais il ne commence jamais ...
dès son premier mot il est contaminé par d'autres mots....
des germes venus du dehors captent des échos ....
des constellations d'autres textes....
jamais ces germes ne sont stabilisés ni incorporés sans reste....
ils opèrent comme des greffons à la fois ...
compatibles et incompatibles...
des marques prélevées en un lieu étranger...
empoisonnent le corps du texte....
prolifèrent en lui le transforment de l'intérieur....
bien que par ailleurs ils restent intacts....
les textes cités sont eux aussi ébranlés consumés....
une citationnalité générale entretient leur auto-production...
leur auto-affection....
