lundi, mars 14, 2022


résumé


l'
homme 
découvre l'existence 
d'

une forme 
de vie extraterrestre et sa venue 
sur Terre

pourtant il ne s'agit que d'une brève visite 

à défaut d'une rencontre directe avec l'homme les visiteurs semblent ne laisser qu'une marque de leur passage sous la forme de six vastes zones qui sont le lieu de phénomènes étranges et inexplicables 

ces zones sont un mystère complet puisqu'il est impossible de savoir si elles sont un moyen de communication avec les extraterrestres une manière de piéger l'homme ou une marque de passage non intentionnelle





















ces zones se trouvent ainsi placées sous la protection de l'armée et sont soumises à des recherches scientifiques 

les savants cherchent à comprendre et exploiter les objets laissés par les extraterrestres tandis que l'armée tente d'empêcher le pillage des artefacts et leur diffusion dans le reste du monde


les pilleurs d'objets sont nommés 

stalkers 

personnes 
qui vivent pour 
explorer la zone et y 
revendre les objets qu'ils y 
trouvent

cette tâche est par ailleurs délicate la zone étant truffée de pièges mortels

à Harmont une des zones qui témoignent de la visite Redrick Shouhart vit en tant que stalker

sa fille née sous l'influence de la zone n'est pas une enfant normale tout comme les autres enfants nés peu après le mystérieux événement


Redrick dit le Rouquin arpente la zone sous le nez des militaires

il sera peu à peu confronté à une étrange légende 

une boule dorée 
permettrait de réaliser ce que l'on désire 
le plus 

cette boule mythique ou réelle ne sera pas sans déchaîner la curiosité de tous ceux qui arpentent et étudient la zone

malheureusement si nul n'est certain de l'existence de cette boule personne n'ignore les dangers qui attendent les explorateurs trop curieux...


pique-nique au bord du chemin 

















déjà 
la nuit s'immergeait 
dans

la lumière montante du jour


les points du circuit sont

le soleil

l'arbre

la forêt

la montagne

l'Est

la lumière

l'obscurité 
















soleil dans les branchages...


on 
peut 
jouer avec 
la magie des signes
dérivés


103/105


la grande partie de sa vie

la 
grande partie 
d'

une vie

elle l'aura vécue comme

une galaxie


un joli plateau verdoyant

situé 
au sommet 
d'

une haute falaise

qui surplombe les gorges


le gué de la finalité


elle découvre 

quelques conseils pour bien configurer son futur 

comme 

savoir relever des défis 

suivre le chemin du cœur 

avoir la foi et 

rester à l'écoute de ses intuitions



l'homme cosmique

l'âme intérieure

de la dimension du pouce

réside toujours 

dans 

le cœur des hommes


il faut l'extraire de son corps fermement comme 

la hampe du roseau


on doit le connaître comme

le pur

l'éternel

on doit le reconnaître comme 

le pur

l'éternel





























marche

armée symbolique !

d'

un pas sublime

vers 


les confins 

embrasés de l'espace et du temps !

fais halte

jusqu'à ce que Dickenson te dépeigne

en deux dimensions

et que nous puissions redécouvrir 

nous-mêmes




















celui 

dont l'âme

trop grande pour l'espace vulgaire

en dimensions s'épanouit 

sans freins





















première partie

notre monde 

prenez patience 

car le monde est vaste et large



deuxième partie

autres mondes


ô ces mondes 

nouveaux et superbes qui sont si curieusement 

peuplés


*



















aux habitants de l'espace en général

cette 
oeuvre est dédiée
par 

un humble 
carré originaire
du pays des deux dimensions

dans l'espoir que
tout comme lui-même a été
initié aux mystères 
des trois dimensions
alors que'il en connaissait seulement deux
ainsi les citoyens de cette céleste région
élèverons de plus en plus leurs aspirations
vers les secrets de la quatrième dimension
de la cinquième ou même de la sixième dimension
contribuant ainsi
au développement de l'imagination
et peut-être au progrès
de cette qualité excellente et rare qu'est
la modestie au sein des races supérieures
de l'humanité solide






























































le roman commence par ces mots  

j’appelle notre monde Flatland le plat pays non point parce que nous le nommons ainsi mais pour vous aider à mieux en saisir la nature vous mes heureux lecteurs qui avez le privilège de vivre dans l’espace 

I call our world Flatland, not because we call it so, but to make its nature clearer to you my happy readers who are privileged to live in Space






























*


qu'est-ce qui empêche 

un univers plat 

de boucler sur lui-même et
en conséquence, 
de produire 

un volume 



un jour

le 
carré victime de l'apparition 
d'

une sphère 

va imaginer 

Spaceland




à quoi
peut s'attendre 
le quadrilatère s'il en vient 
à révéler à son monde l'existence d'

une dimension supérieure 


comment 
les autorités vont-elles réagir 

? 

vont-elles interner le trublion, 
le brûler ou plutôt 
le gommer 

?

l'auteur entraîne patiemment son lecteur sur ce chemin qui, en jouant du prétexte d'une démonstration de géométrie euclidienne prend soudainement le ton d'une interrogation bien plus profonde à une époque où en Grande-Bretagne l'ère victorienne avait encore quelques années devant elle

Abbott 

nous montre également à travers le fait qu'un carré convaincu que le monde n'a que deux dimensions découvre une troisième dimension difficile à imaginer et à décrire que nous-mêmes qui sommes convaincus que le monde n'a que trois dimensions pourrions nous trouver en réalité dans un monde à quatre dimensions difficile à imaginer et à décrire dont nous ne parcourrions que la  surface  tridimensionnelle














les personnages 
de cette allégorie sont des figures 
géométriques 

triangles isocèles carrés polygones cercles... 

dans leur monde plat en deux dimensions ces figures sont très hiérarchisées et ont des coutumes et des croyances bien ancrées

aussi quand un modeste carré doté d'une conscience découvre la troisième dimension lors de l'apparition soudaine et invraisemblable d'une sphère on crie à l'hérésie

tout à la fois critique de la rigidité de la société victorienne et texte fondateur de la science-fiction Flatland aborde la question troublante de la possibilité d'une quatrième dimension spatiale
















 














un petit traité 

serein et sec assez désespérément drôle 

sur l'immensité systématique

de nos incompétences


d'économie

?

d'organisation

?





















le centre du poème 
donné à la dernière  page est à l'image de ce je 
à sauvegarder

têtu

naïf

étrangement confiant



je sais très bien 

où 

j'habite

je saurais toujours 

le dire et on me ramènerait

peut-être


Faits maints 93




une logique de la dérivation

?

la mécanique des fluides

?

des méthodes de contamination

?


dedans

il y a quelqu'un

qui hurlerait au centre de sa bibliothèque-forêt 

mais

le film est muet


Amour n 83





tremblement de terre

elle 
découvre 
que notre espace-temps 
peut trembler comme le fait la Terre 
tout en modifiant nos aiguillages dans le futur
























 



la 

poésie

 

elle 

abonde


















accélère aboie actionne accumule affole aère agresse affronte alterne amalgame amasse agglutine amorce ameute appelle appâte approche articule arrose attente attaque attise aventure

bafoue bâillonne balade bande baratine bascule bataille bassine bondit boue bouleverse brandit braque brinquebale broie brouille bruit

cambre culbute cavale capote captive catapulte cavalcade coince collecte complique condense conquiert constitue couche court crache cramponne cravache cri culmine cumule crépite

danse déambule débilite déblaie débroussaille débusque décharge démolit délivre démarre dénude dépasse dépatouille dépayse dépouille dégage désespère désintègre dessaisit desserre détale détourne dévise diffuse dissémine distance dose double 

écarte échafaude échappe éclaircit éclate écourte écume effraie égare embrasse embrigade embroussaille emmêle emmitoufle emmure empêtre empoche emploie enchevauche enchevêtre enclenche enflamme englobe engrange enjambe enrage engloutit entortille entr’égorge entremêle entre-tue envoûte épanche espère étonne exaspère exécute expérimente explore

facilite façonne fanatise fascine fissure flotte  fluctue force fracasse fraie frétille fronde 

gagne garrotte galope gambade gaspille gazouille gesticule gigote godille gorge gravit grimpe grouille guette gueule.....



*





un anachronisme 

écouter 

du grec ana  en arrière khronos  le temps

dans une œuvre artistique littéraire ou historique est une erreur de chronologie qui consiste à y placer un concept ou un objet qui n'existait pas encore à l'époque illustrée par l'œuvre

plus généralement il consiste à attribuer à une époque ce qui appartient à une autre qu'il s'agisse de placer un événement à une époque postérieure à celle où il s'est produit parachronisme ou à avancer sa date prochronisme

par extension c'est le décalage entre le moment où survient un fait et le moment où il devrait ou aurait dû se produire




















il naît à Martigues en 1963

il travaille 
un moment dans 
une cabine de péage d’autoroute

il habite 
dans le quartier 
de la Joliette à Marseille 

il fait souvent l’aller-retour entre sa ville et Paris

































il est en soi le poème
sur scène ou dans la vie quotidienne

au début des années 1990
il vit 
encore par intermittence à Marseille

il veut tenir les nappes de brumes dans ses bras 

il reste là tout seul 
il ne fait rien

il a toujours sur lui 
un carnet dans une poche avec 
un stylo plume de la marque Sheaffer

il est diplômé 
de Sciences politiques

il enseigne 
l’économie mais 
il décide d’arrêter 

il veut se consacrer exclusivement à la poésie

il dit que le mot 
n’est pas un référenceur
n’est pas un signifiant
le mot est sans référence
n’a pas deux côtés
n’est pas duel
n’est pas signe

il produit 
autant de textes que de sons

il se fait connaître 
du monde poétique en prenant littéralement 
d’assaut les boîtes aux lettres 
de ses membres

il est invité au Cipm 
pour la soirée des Inédits 1993

il essaie de donner 
une raison d’être à la forme langage

il change d’état civil

il crée son nom
Jean-Christophe Ginet devient 
Christophe Tarkos

il parle de textes
lit et fait entendre des textes

il a l’impression 
qu’il veut maîtriser au maximum son image 

il réalise 
la revue Poézi Prolétèr avec Katalin Molnár

il travaille 
à la Bnf en salle H

il utilise 
sur place un logiciel 
de lecture automatisée pour aveugles 
afin de lire certains 
de ses textes 

il se fige instantanément 
lorsqu’il se retrouve devant un appareil-photo, 
fixant l’objectif sans le moindre sourire, 
avec un air farouche

pour lui
le mot isolé n’a pas de sens
ne prend sens que par les mots qui l’entourent 

il participe 
à de nombreux festivals de poésie
à Paris et en province à Bruxelles et Rotterdam

il dit de la langue 
qu’elle n’arrête pas de continuer
efficace et réel
le poème accélère
répète
déjoue le retour du même
et le même qui revient s’il est drôle 
il est souvent violent

il fabrique 
en moins de dix ans une œuvre 
qui compte parmi les plus déterminantes 
de la poésie contemporaine 

il donne 
un dîner d’adieu à Paris 
pour ses amis quelques semaines 
avant de mourir

il a 
une diction lente 
appliquée
on dirait qu’il mastique les mots

la langue 
n’est pas en dehors du monde
c’est aussi concret qu’un sac de sable qui te tombe sur la tête
c’est complètement réel
complètement efficace
efficient
utile

il meurt 
en 2004 à Paris

il repose 
au cimetière Montparnasse

sur sa tombe est gravé le mot poète