dimanche, mai 16, 2021


véritable labyrinthe  
cloisonné par des murs 
plus ou moins transparents 
et 

des miroirs déformants avec 
des escaliers en mouvement 
des ponts de singe
des tapis roulants 
des tonneaux tournoyants 
des portes dérobées
des plateformes tournantes
 
qui 
dérèglent tous les sens 
au détour des effets de surprise
Documents 
est 

une machine de guerre 
contre les idées reçues toujours 
aussi nécessaire que dans les années 1930




après cette croyance centrale qui pendant ma lecture exécutait d’incessants mouvements du dedans au dehors vers la découverte de la vérité venaient les émotions que me donnait l’action à laquelle je prenais part car ces après-midi-là étaient plus remplis d’événements dramatiques que ne l’est souvent toute une vie





















plutôt que la rigidité propre du bois 
le tronc fait 
paraître 

une élasticité charnue

sous l’effort 
du gras cylindre de fibres qu’elle enserre
la gaîne éclate
et l’écorce rude
divisée en écailles pentagonales 
par de profondes fissures 
d’où suinte abondamment la résine
s’exfolie en fortes couches 


































et si
par la souplesse d’
un corps 
comme désossé
la tige cède aux actions extérieures qui
violentes
l’assaillent 
ou 
ambiantes
la sollicitent
elle résiste par 
une énergie 
propre et le drame 
inscrit au dessin tourmenté 
de ces axes est celui du combat pathétique 
de l’Arbre































SAND : PROMENADES AUTOUR D’UN VILLAGE

La Première Promenade

Ils se mirent en chemin 
sur des chevaux blancs le long de la rivière, 
George Sand et deux amis,

classant les nuances de vert, 
comptant feuille après feuille, 
arbre, 
reflet, 
et un

insecte translucide 
presque invisible au bout d’un brin d’herbe. 



































L’un des amis était entomologiste en quête 
de certains cocons, 
et l’autre, 
bien qu’artiste, 
cherchait aussi

un insecte, 
un papillon bleu commun, 
mais parfait. 

Ils marchèrent ainsi, 
fin juin, 
1857.


Cole SWENSEN  Poèmes à pied

Série américaine

2021

Traduit par 

Maïtreyi & Nicolas Pesquès


Corti