Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, octobre 05, 2020
toutes choses bien trop réelles
on ne bouge pas
on est vivant
on est bien
on est parfait
l’intérieur avec l’extérieur fait bientôt
partie de vous
tu n'es pas obligé de faire de ta vie
un étendard
alors que vous comprenez que vous n’avez jamais cessé
de rire de la mort
les feuilles mortes continuent de suivre le courant
de la rivière au bord de laquelle
il n'y a personne
à l’arrière-plan
sombre vigne vierge au bord de la galerie
toutes les choses semblent
leur propre signe
parfois un fil bouge
la cause reste hors champ
et les noms qui y poussent se ramifient
vers d’autres référents
une agréable odeur de saucisses qui grillent
s’en prend au sens
en même temps qu’une vieille photo
presque invisible où l’on croit distinguer
des filles qui lézardent
il ne s'agit pas d'être malheureux
ce qui est là est là
simplement on traverse
près
d’
un vieux chasseur-bombardier
des années 42
l’âme s’instaure elle-même
les beaux symboles je les garde pour moi
on agit où l'on peut et si peu que l'on peut
les heures passent sur la table
passer
la ligne mais dans quel sens
?
Poésie ne peut finir de Charles Racine
Cinq le Cœur de Anne-Marie Albiach
Parler aux frontières de David Antin
La Divine Comédie – Le Paradis de Dante Alighieri
Plupart du temps de Pierre Reverdy
L’amateur d’oiseau, côté jardin de Thalia Field
Jusqu’au cerveau personnel de Philippe Grand
You de Ron Silliman
Opéradiques de Philippe Beck
Denudare de Pierre Torreilles
Les Techniciens du sacré de Jérôme Rothenberg
La Libellule de Amelia Rosselli
De la mort sans exagérer de Wislawa Szymborska
Voguer de Marie de Quatrebarbes
Terre Sentinelle de Fabienne Raphoz
Du perdant et de la source lumineuse de Kees Ouwens
Poésie complète de Georges Oppen
Poésies de Hans Faverey
Affaires de genres & autres pièces de fantaisie de Michel Falempin
Autoportrait dans un miroir convexe de John Ashbery
Magdaléniennement de Dominique Fourcade
La Marque de naissance de Susan Howe
Poèmes épars et fragments (1945-1959) de Anna Akhmatova
Œuvres de Vélimir Khlebnikov
Les Amours jaunes de Tristan Corbière
Vendredi de Paul Colinet
Les Dix-neuf Poèmes anciens
Les élégies de Duino de Rainer Maria Rilke
Shânâmeh de Ferdowsi
44 poèmes de Reinhard Priessnitz
Poèmes de Sony Labou Tansi
Soir Bordé d’or de Arno Schmidt
Un Nouveau monde de Yves di Manno et Isabelle Garron
Furigraphie de Hawad
Basses contraintes de Dominique Quèlen
Sarabandes, passacailles, naïades en bikini de Marc Cholodenko
When despair for the world grows in me
and I wake in the night at the least sound
in fear of what my life and my children’s lives may be,
I go and lie down where the wood drake
rests in his beauty on the water, and the great heron feeds.
I come into the peace of wild things
who do not tax their lives with forethought
of grief. I come into the presence of still water.
And I feel above me the day-blind stars
waiting with their light. For a time
I rest in the grace of the world, and am free.
Wendell Berry
Quand le désespoir du monde grandit en moi
et je me réveille dans la nuit au moindre bruit
de peur de ce que peuvent être ma vie et celle de mes enfants,
je vais m'allonger là où le drake des bois
repose dans sa beauté sur l'eau, et le grand héron se nourrit.
J'entre dans la paix des êtres sauvages
qui n'imposent pas leur vie à la prévoyance
du chagrin. J'entre en présence d'eau plate.
Et je sens au-dessus de moi les étoiles aveugles qui
attendent avec leur lumière. Pendant un temps,
je me repose dans la grâce du monde et je suis libre.
EXCELSIOR
quelque chose
comme
mon cœur bat pour battre ma main écrit pour écrire est-ce que je sens un devoir oui pourquoi je ne sais pas j’ai été mis là pour ça pas la peine d’en demander davantage fais ta journée subis ton usure ne discute pas inscris-le tant que tu en as la force tais-toi tu peux toujours te taire un peu plus et encore un peu plus toujours plus de telle façon que le trou s’élargisse en toi venant du vrai dehors qui te porte en soi malgré toi...