Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, septembre 27, 2020
Ce livre tente d'approcher l'énigme de l'acte de lire : processus psychique à la fois familier et à peu près insondable dès lors qu'on l'interroge – relevant pour ainsi dire de l'ordre d'un savoir insu.
Ce faisant, Siegfried Plümper-Hüttenbrink propose moins un livre d'écrivain sur la lecture qu'un livre d'écriture, composé par un très grand lecteur.
Rédigé sur plus de 20 ans, le livre démontre l'extrême cohérence et singularité de la pensée de Siegfried Plümper-Hüttenbrink, qui s'appuie à la fois sur son bilinguisme (allemand-français), son expérience de photographe, et sur la diversité réelle de ses angles de vue : que cela soit dans ses analyses littérales de Wittgenstein (« De la Littéralité »), dans son approche de Walter Benjamin (« De la lecture selon Walter Benjamin »), ou dans l'élaboration de ses jeux de lecture (Lesespiele), qui colligent par fragments une grammaire des faits de lecture, à la manière des jeux de langage (Sprachspiele) de Ludwig Wittgenstein.
4° de couverture :
S'il lit, c'est toujours pour s'égarer dans des jeux de lecture qui l'amènent immanquablement à douter de l'existence de sa propre personne de lecteur.
A-t-elle bien eu lieu ?
Savoir
s'il brûle ou gèle en tenant
un livre en main
Né en 1957, Siegfried Plümper-Hüttenbrink vit entre l'Allemagne et la France.
A son propos,
Gérard Augustin écrivait :
Siegfried Plümper-Hüttenbrink est
un franc-tireur et en même temps
un étrange animateur de la vie littéraire.
Il poursuit depuis des années une oeuvre secrète et rare, éclairant les recoins les plus dissimulés de l'inconscient littéraire, frayant des passages, à l'instar de Benjamin, entre savoir, rêverie et littérature, entre deux histoires, la française et l'allemande, par son appartenance aux deux langues. Magnifique connaisseur de Wittgenstein, de Benjamin comme de Hölderlin, il décrypte aussi, avec raffinement, les subtilités de l'écriture contemporaine .
Ajoutons que, dans le sillage de poètes comme Denis Roche, Emmanuel Hocquard, Jean Daive ou Anne Parian, Siegfried Plümper-Hüttenbrink pratique la photographie en contrepoint de son travail d'écriture.
Poèmes de cuisine
est affaire d'investissement
Il est aussi question du crédit que nous accordons aux marchandises, aux noms et aux idoles, et comment celui-ci nous aliène.
Car
Poèmes de cuisine
est
une puissante analyse d'économie politique
C'est par une autre forme d'investissement, celui du poème et de sa mesure lyrique, que se découvre une capacité de résistance contre la dérive de la valeur d'échange.
Investissement, par conséquent, de l'auteur lorsqu'il décide en dépit de la faillite de faire usage de son libre-arbitre pour fixer ses transferts, les objets privilégiés de son affection.
J. H. Prynne est un poète anglais né en 1936. Bien qu'on lui connaisse une publication antérieure, il fait débuter sa bibliographie par Kitchen poems (Cape Goliard Press, 1968).
Tous ses livres suivants ont été publiés sous la forme de plaquettes (chapbooks) chez de petits éditeurs – en marge donc du champ éditorial et académique anglais.
L'intégralité de ses livres est aujourd'hui réunie en un seul volume de près de 700 pages qui en est à sa troisième édition : Poems chez Bloodaxe (2015).
Apprécié par les nouveaux avant-gardistes anglais (Barque Press notamment), J. H. Prynne a fait l'objet d'une note de Jean-René Lassalle sur le site Poezibao.
J. H. Prynne a été enseignant (littérature anglaise) à l'université de Cambridge.
Il fut également professeur honoraire à l'Université de Sussex, et professeur invité à l'Université Sun Yat-Sen en Chine.
De J. H. Prynne
Éric Pesty Éditeur a publié en 2013
Perles qui furent,
dans une traduction de Pierre Alferi.
*
Avec Poèmes de cuisine (traduit par Bernard Dubourg et l'auteur dès 1975), Éric Pesty Éditeur entame une série de publication de livres de J. H. Prynne en traduction française.
Cette série, dirigée par Grégoire Sourice, souhaite proposer à terme une sélection conséquente d'ouvrages de J. H. Prynne, afin de donner à lire les évolutions, la cohérence et l'importance d'une poétique construite sur plus de quarante ans.
À partir des lieux où elle vécut – Amherst, Boston, le Mount Holyoke Female Seminary, Homestead –, Dominique Fortier a imaginé sa vie, une existence essentiellement intérieure, peuplée de fantômes familiers, de livres, et des poèmes qu’elle traçait comme autant de voyages invisibles. D’âge en âge, elle la suit et tisse une réflexion d’une profonde justesse sur la liberté, le pouvoir de la création, les lieux que nous habitons et qui nous habitent en retour. Une traversée d’une grâce et d’une beauté éblouissantes.
des éclairs
déchirent le ciel noir
la pluie frappe les vitres avec
un bruit de gravillons
la tante
serre l’enfant contre elle
pour la rassurer
mais la petite n’a pas peur
fascinée
elle se penche vers la vitre froide
y appuie le front
et souffle
Feu