Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
vendredi, mai 29, 2020
je me cache
dans un coin de la chambre
je plonge dans le noir
je manipule
le chiffon humide sur ma figure
j'ai décidé
de prendre les événements en main
je contemple
les trous noirs que j’ai à la place des yeux
j'ignore
l'origine du big bang cellulaire
je savoure
derrière mes paupières closes
un comique
délirant de pleins et de vide
je voyage
dans un pays imaginaire
dessiné dans l'infini oblique des espaces
convergents
j’écoute
sans surprise
une voix qui est sa voix d’enfant
je me reflète
en dehors de la réalité
je saisis
ce masque répugnant du sérieux
je me retrouve
blotti dans une tête sans étagères
je fuis
tous les miroirs de la maison
je décèle
sur le visage comme
un oubli
je me fabrique
un cerveau lent pour ralentir
la cadence infernale
déictique monstrative indexicale
le montage
montre les choses
qu’il rassemble et qu’il cite à comparaître
herméneutique
le montage propose
une interprétation des relations
entre fragments assemblés
poétique
il produit et fait advenir
de nouvelles significations
ainsi que de nouvelles configurations de savoir
politique
il a
une fonction démythologisante qui est
une critique du présent
et doit se réinscrire dans l’espace public de ce
même présent avec
un souci d’efficacité pragmatique
le montage est d’abord
un démontage
une analyse du statut
précis des textes décomposées.
il articule
un moment
analytique de démembrement
et de fragmentation non organique,
et
un moment
synthétique de re-disposition
il y aurait comme
une trajectoire initiatique
du sens dans l’opération de montage,
où la confrontation articulée de deux ou de plusieurs
fragments élémentaires produit
in fine après
un processus d’analyse puis de synthèse
une tierce image
une sorte de synthèse critique
mettant en crise ses éléments qui propose
une réfection
des vérités communes et de
leur soubassement idéologique
le
bulldozer
d’
une logique
fausse aplatit
le vif
qu’ouvre
un
affect
plus rapide
déraille
déconne pouffe crache
fulmine produits de l’incongruité
trop vraies
au bord de la pensée
Où est l'arbre
?
Pourquoi le rouge
?
Où est le centre
?
A quoi sert le noir
?
A quoi sert le blanc
?
échantillon et réinscription collagiste
du Signifiant esthétique
Interface s complexe s
le collage comme retraitement de médiations
collage négativité ultra-allégorie
le collage comme critique épochale
le collage forme nécessaire mais insuffisante
aporie de l’art moderne
l’impossible synthèse entre le Tout et la partie
critique du montage
collage et intention allégorique radicale
collage dada et allégorie baroque
image du monde et image précaire
que peut être
une fausse
page
le
contenu
d’
une fausse page
donc
?
un faux texte ?
que serait alors
un faux
texte
?
•
en
fait
d’
un point de vue
technique
on fait
DU faux texte
Un
non-texte
incompréhensible
Épochè est
un mot
arrêt
interruption
cessation
en philosophie
la suspension du jugement
la suspension
est l'état de la pensée où nous ne nions ni n'affirmons
rien
quiétude arrepsia
c'est la tranquillité et la sérénité de l'âme
pour
les psychanalystes
l'épochè
est la suspension
de tout jugement de réalité
dans le but de permettre
de naviguer dans l'univers
des fantasmes
et de l'inconscient
de l'analysant
*
6.522
il y a
assurément de l'indicible
il se montre
c'est le Mystique
25
James Wright
traduit par Sabine Huynh
Frédéric Forte
*
une
bénédiction
par peur des récoltes
un
message
caché dans
une bouteille de vin vide
que j'ai jetée
dans
une combe d'érables
une nuit
à
une heure indue
deux chevaux jouant dans le verger
questions obliques
Comment le temps s'écoule-t-il
?
A quoi servent les vides
?
A quoi penses-tu vraiment
?
Que vas-tu oublier en premier
?
Que voudrais-tu déplacer très légèrement