mardi, mai 12, 2020



Marie de Quatrebarbe et Maël Guesdon

on est un fantôme 

et à la minute suivante on est sur pied

libre d’aller et de venir comme on veut

on se réveille et les pâquerettes blanches 

sont devenues bleues sans raison

pendant cinquante mille ans

elles n’ont pas changé de couleur

et 

un jour 

pousse une pâquerette bleue







*
*
*




la poésie

sur-cerveau de l’action

telle la pensée qui commande au corps de l’univers

comme l’imagination visionnaire 

fournit l’image de ce qui sera 

à l’esprit forgeur qui la sollicite

de là

l’en avant




une observation polémique 

elle 
confirme ou infirme 

une thèse antérieure

un schéma préalable

un plan d'observation 

elle
montre en démontrant 

elle 
hiérarchise les apparences 

elle 
transcende l'immédiat 

elle 

reconstruit le réel 
après avoir reconstruit ses schémas






































cf infra
II 1 3

cf infra 
II 1 3

la mécanique de l'analyse quantitative
en linguistique  in  études de
linguistique appliquée
2 didier
p 37
a martinet
éléments de linguistique générale
armand Colin
1960 p 30

cf infra sur le syntagme ch m
saussure in  r godel
les sources manuscrites du cours
de linguistique générale
droz minard
1957 p 90






cf infra ch iv
r jakobson  deux aspects du langage
in  essais de linguistique
générale ed de minuit
1963 p 54 c
l ebeling  linguistic
units mouton la haye
1960 p 9
a martinet  a functional view of language
oxford clarendon press
1962 p 105
le degré zéro de l'écriture
seuil 1953

































la Langue  

c'est donc  si l'on veut  

le langage moins la Parole 

c'est 
à la fois 

une institution 

sociale 

et

un système 

de valeurs











comme institution sociale elle n'est nullement un acte  elle échappe à toute préméditation   c'est la partie sociale du langage   l'individu ne peut à lui seul  ni la créer  ni la modifier   elle est essentiellement un contrat collectif  auquel  si l'on veut communiquer  il faut se soumettre en bloc   de plus  ce produit social est autonome  à la façon d'un jeu  qui a ses règles  car on ne peut le manier qu'à la suite d'un apprentissage

comme système de valeurs  la Langue est constituée par un certain nombre d'éléments dont chacun est à la fois un valant-pour et le terme d'une fonction plus large où prennent place  différentiellement d'autres valeurs corrélatives  du point de vue de la langue  le signe est comme une pièce de monnaie 
cette pièce vaut pour un certain bien qu'elle permet d'acheter  mais aussi elle vaut par rapport à d'autres pièces  de valeur plus forte ou plus faible

l'aspect institutionnel et l'aspect systématique sont évidemment liés   c'est parce que la langue est un système de valeurs contractuelles en partie arbitraires ou pour être plus exact  immotivées qu'elle résiste aux modifications de l'individu seul et que par conséquent elle est une institution sociale 



face à la langue institution et système la Parole est essentiellement un acte individuel de sélection et d'actualisation   elle est constituée d'abord par les  combinaisons grâce auxquelles le sujet parlant peut utiliser le code de la langue en vue d'exprimer sa pensée personnelle  on pourrait appeler discours cette parole étendue et ensuite par les  mécanismes psycho-physiques qui lui permettent d'extérioriser ces combinaisons  il est certain que la phonation  par exemple  ne peut être confondue avec la Langue   ni l'institution ni le système ne sont altérés si l'individu qui y recourt parle à voix haute ou à voix basse  selon un débit lent ou rapide etc. 

l'aspect combinatoire de la Parole est évidemment capital car il implique que la Parole est constituée par le retour de signes identiques   c'est parce que les signes se répètent d'un discours à l'autre et dans
un même discours quoique combinés selon la diversité infinie des paroles que chaque signe devient un élément de la Langue   et c'est parce que la Parole est essentiellement une combinatoire qu'elle correspond à un acte individuel et non à une création pure

































lorsque j'écris 

je suis 

en mode  output  discours

alors 
que lorsqu'
un autre me lit

il est en mode  input  écoute



le sens du texte

est différent pour celui qui le reçoit

que pour celui qui l'émet










de même

lorsque je me relis

c'est alors un un autre Je qui se relit

c'est

en me relisant que je saurai ce que l'autre

entendra


j'ai compris cette distinction en réalisant que ma compréhension de ce que je lisais est tout autre lorsque je me donne la peine de réécrire le texte 
d'

un auteur

ainsi
pour véritablement comprendre les écrivains 
faudrait-il réécrire leurs 
textes

?

































il est nécessaire de voyager

il n'est pas nécessaire de vivre

il n' y a là aucune intention obscure

cela signifie simplement

qu'il est plus important de prendre

une chance en voyageant


cela vaut la peine de risquer sa vie

et ceci aurait pu être la devise des premiers aviateurs

quand l'aviation était si extrêmement dangereuse

et réclamait tant de vies

ils sentirent que cela valait le risque



*






le rite du verbe m'entraîne ainsi

par disproportions descriptives

à valoriser

l'insignifiance terrifiante

du quotidien


ce qui ne va pas sans

une réflexion sur le temps

soulignée en premier lieu

par la structure fragmentaire du récit




le 
vol est 
une chute niée 

la 
feuille morte 

qui 
descend 
en 

une 
capricieuse 
spirale vers le sol 

tombe 

verticalement

































222324
26272829
36373839

148


6


mémoire / amnésie

jungle














un vertige
lui fait fermer les yeux

elle 
se voit à la pointe 
d'

un brise lame
face à la mer qui remonte





215
216
217

l'herbe flétrie qui se balance lentement
un jeune berger aux pieds nus
marche à grands pas dans la boue

218
219
220

Cingle avec indifférence d'une branche nue
le mouton affligé 
un vieux cheval couvert de feuilles jaunes

221
222
223

au bord de la prairie
aspire faiblement de ses nasaux humides
la moiteur des nuages






































je ne voulus jamais 

quitter le fauteuil dans lequel 

j'étais étendu au fond de la chambre



je n'ai plus rien à apprendre

j'ai marché plus vite qu'un autre

j'ai fait le tour de la vie


est-ce le soleil que tu cherches

trouve-toi même 

un autre siècle

un peu de gel 

avant le coucher du soleil 







les 
quelques 
impressions 
anciennes que je vais dire 
sont apparues souvent à l’intersection 
d

une lecture endurante


pour 
richement combiner 
il faut avoir beaucoup vu


le 
conseil 
de bien voir
 
qui fait le fond de la culture réaliste

domine 
sans peine 
notre paradoxal 
conseil de bien rêver


de rêver 
en restant fidèle à l'onirisme des archétypes qui sont enracinés 
dans l'inconscient 
humain