lundi, mai 11, 2020



Su Tung po  Su Che­ 

8 janvier 1037- 24 août 1101


l’eau 
vive a besoin 
d’

un feu 
vif pour bouillir


je me rends au rocher 

où l’on pêche

pour puiser dans l’onde profonde

et limpide









avec

une grande calebasse emprisonnant la lune 

je la transvase dans

la jarre



avec

une petite louche 

je remplis la bouilloire nocturne d’eau

de la rivière




quand frémit

le thé

une écume neigeuse 

se forme




au moment

où l’on entend

le vent dans les pins

il faut tout de suite

servir



les entrailles desséchées

pas encore complètement humidifiées

j’arrête à la troisième tasse



assis

j’écoute dans la ville déserte

les coups longs et courts qui annoncent

l’heure



l’expression 
on entend le vent dans les pins 
signifie que l’eau commence à frémir
elle est parfois augmentée de
et la pluie dans les cyprès 


in 
l’extase 
du thé  poèmes chinois

traduits par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren
2002




































Logos 

voulait jadis dire 

collecte


je collecte 



les 
décombres

les 
trouées de lumière fugitive

les 
intervalles morts

l’intrus et le désorienté












la Poésie ne rythmera plus l’action 

elle sera en avant


l’Action

avec une majuscule
désigne-t-elle seulement l’agir opérant de l’homme, 
ou le réel qui en est issu dans 
son ensemble 



ce réel équivaut-il au présent 



que veut dire 

la langue 
de la poésie entraîne le réel dans son rythme 
au sens de la mesure
harmonieuse 




divers
sens étroits pourraient être
proposés



en chemin 
vers le point qui signe sa justification 
et clôt son existence 


comment 
délivrer la poésie de ses 
oppresseurs 

?


chaque 
jour 

un pétale tombe

du 
bouquet 
de fleurs 
qui, 
hier
manquait
de 
faire 

exploser le vase par sa splendeur

































tu t’appelles libre ? 

je veux 

que tu me dises ta pensée maîtresse

et non pas que tu t’es échappé

d’

un joug


































la goutte 

froide va fusionner avec

un talweg 

d’air polaire en extension

depuis la région du cap Nord


des averses préfrontales modérées

devraient donc reprendre en milieu

d’après‑midi


la poésie 

entraînera à vue l’action

se plaçant en avant

d’elle








en avant suppose toutefois

un alignement d’angle de la poésie sur l’action

comme

un véhicule pilote

aspire à courte distance par sa vitesse

un second véhicule qui le suit



il lui 
ouvre la voie
contient sa dispersion

le 
nourrit 
de sa lancée


amélioration hésitante

puis

nouvelle dégradation

dans

un contexte soumis aux influences

méditerranéennes

instables



sésame ouvre-toi Ali Baba moi ta luciole petite étoile errante j'appelle ici

pour ta magie je t'embrasse 

ô soleil mon fils mon fils soleil mon fils

Dieu
































11022020

très nuageux 
averses éparses plus fortes en soirée avec 
refroidissement

le sentier 
monte parmi les buissons 
en fleurs


qui connaît le constant embrasse

qui embrasse peut-être universel  
dans son esprit 

qui est universel peut-être royal

qui est royal peut-être céleste










parti le matin
j'atteignis à midi le sommet
le regard joyeux 
perdu au loin
je respirai
l'air plus pur

ce furent des heures bienheureuses


les êtres multiples du 
monde

feront retour chacun à leur 
racine

faire retour à la racine c'est être 
serein

être serein c'est retrouver le 
destin

retrouver le destin c'est le 
constant

connaître le constant 
c'est 

l'illumination


le feuillage 


en miroitant murmure


autour 

des grises nuées là-haut traînent des flammes 

rougeoyantes 
































je m’ouvre
comme des mains d’aveugle

je sens 
les choses exister hors de moi

j’assimile 
la répétition des gestes 
et des situations comme moyen d’abolition

je 
dessine 
dans l’air 

un mouvement répété

je touche à ma septième année














je peins 
des taches bleu sombre

je montre 
des choses admirables 
sans avoir la moindre conscience 
des dimensions de son 
œuvre



j’espère
cette lecture 
simultanée de l’espace

je ne retournerais pas 
mon horloge 
de verre


j’imagine 
un portrait anonyme



je me contente de cheminer en moi


j’ai vécu la vie tout entière à aimer la terre





je redoute 
toute la nuit l’immobilité la plus 
absolue

je m’enfonce 
dans les pires cauchemars

je me perds 
avec des cris de désespoir

j’imagine 
un jeu 
ridicule et monstrueux


je vais 
au-delà de la peur au-delà de la fuite 
en pleine nuit


j’anticipe

le désir
lancinant de me retrouver 
seul

je repousse
des envies de fuir


j’espère 
la surprise 

et 

un grand ravissement

avec 
Liminaire


je me promène 


je m'arrête 
pour regarder le soleil

je 
brûle 
comme 

un feu sous la cendre

je 
touche 
à ma soixantième  
année

je 
suis 
tiré de mes 
réflexions par
le gazouillement 
d'

une grive





je perds 
l’habitude de 
croire au monde extérieur

je suis peut-être 
le seul homme au monde 



j’attends à l’affût comme toujours


je veux 
regarder en l’air

je pense 
expier mes mauvais rêves !

je 
contemple 
au-dessus de moi 

un ciel 
qui s’écrase 
contre ma nuque et mes épaules


je prends conscience 
de l’impression de douleur causée par 
cette perte

j’attends demain 
pour tenter à nouveau quelque chose


je commence le livre actuel


je me maintiens 
au bord de l’eau 
au bord du rêve

je ressens comme une somnolence

je 
ne sais 
pas 

comment l’expliquer

je crois 
que c’était soudain 
comme 

un vent
une liberté

qui me prenait par la main









































les éléments

le travail alchimique opératif comme spirituel  est basé sur les quatre éléments constitutifs de notre dimension de réalité  feu eau air terre  qui découlent du champ éthérique de l'univers autrement dit la quintessence 
de 

Ce Qui Est











ils se retrouvent dans la  monade  soit le concept corps-âme-esprit constitutif de l'être humain ces trois états correspondant à l'univers physique et sa nature d’espace tridimensionnel longueur largeur hauteur quadridimensionnelle avec le temps 

le corps est la matière dure  solide celle du contenant il est assimilé à l’espace qui retient sa nature est masculine

l'âme est la matière molle, liquide, celle du contenu elle est assimilée au temps qui s’écoule  Sa nature est féminine  par la vibration qu’elle émet

l’esprit est la matière subtile gazeuse éthérique il est assimilé à l'éther  la vapeur la quintessence qui s’apprécie  Sa nature est double  masculine et féminine

la trinité Corps–Âme–Esprit est ainsi une matrice espace-temps qui permet à l’Esprit de pouvoir prendre conscience de sa quintessence








ce petit coup de vent 

éphémère

tourbillon aérien

un rouge queue s'envola

sous  mon nez









































pas de contacts

pas de restos

pas de matchs

pas de festivals

pas de fêtes de famille

pas de manifs

bienvenue 
dans 

une vie sans plaisir

une enquête 










ça 
n'arrivera peut-être plus 
jamais

elle a traversé la France

la farce de la lutte

contrôler des crétins

informer des hommes libres

le résultat est déjà visible

aujourd'hui se pose la question

notre retour à la vie

le rappel de notre condition

l'écroulement de notre civilisation

un rappel historique

point de chef point de troupes

permettre d'espérer

un dernier mot

autres développements

bravo et merci

voici nos offres

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adieu à la France vide

à la volée

le front du refus

le jour d'après

l'actualité expliquée

pleins feux sur les champs

priorité au patrimoine alimentaire

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...





























parenthèse 

un cercle dominant

elle s'interroge

a-t-elle bien estimé la circonférence 



deux 
points sans suite dans
l'angle

un rayon de lumière



déconcentrer la tache

une énorme quantité de sonorités

un présage dans la zone






détacher de l’œil le vu

la pointe je l'écris comme un œil


déchirer                                    le rideau

devenir                                     une chose à mordre



le
peu
d'apparence
est
dans
le
volume


vous y voilà



quelques millimètres suffisent

nue coulée

niée

dans la pupille gauche se cachent les lettres



sortir de là

laisser des blancs

un raisonnement jusqu'à l'absurde

il n'y a pas d'ajout




mon sentiment le raccourci

quelques secondes


mesurer au compas

le rayon de l'image




parfois j'arrive à la toucher

derrière la façade de pierre et de verre