lundi, mai 11, 2020


je m’ouvre
comme des mains d’aveugle

je sens 
les choses exister hors de moi

j’assimile 
la répétition des gestes 
et des situations comme moyen d’abolition

je 
dessine 
dans l’air 

un mouvement répété

je touche à ma septième année














je peins 
des taches bleu sombre

je montre 
des choses admirables 
sans avoir la moindre conscience 
des dimensions de son 
œuvre



j’espère
cette lecture 
simultanée de l’espace

je ne retournerais pas 
mon horloge 
de verre


j’imagine 
un portrait anonyme



je me contente de cheminer en moi


j’ai vécu la vie tout entière à aimer la terre





je redoute 
toute la nuit l’immobilité la plus 
absolue

je m’enfonce 
dans les pires cauchemars

je me perds 
avec des cris de désespoir

j’imagine 
un jeu 
ridicule et monstrueux


je vais 
au-delà de la peur au-delà de la fuite 
en pleine nuit


j’anticipe

le désir
lancinant de me retrouver 
seul

je repousse
des envies de fuir


j’espère 
la surprise 

et 

un grand ravissement

avec 
Liminaire


je me promène 


je m'arrête 
pour regarder le soleil

je 
brûle 
comme 

un feu sous la cendre

je 
touche 
à ma soixantième  
année

je 
suis 
tiré de mes 
réflexions par
le gazouillement 
d'

une grive





je perds 
l’habitude de 
croire au monde extérieur

je suis peut-être 
le seul homme au monde 



j’attends à l’affût comme toujours


je veux 
regarder en l’air

je pense 
expier mes mauvais rêves !

je 
contemple 
au-dessus de moi 

un ciel 
qui s’écrase 
contre ma nuque et mes épaules


je prends conscience 
de l’impression de douleur causée par 
cette perte

j’attends demain 
pour tenter à nouveau quelque chose


je commence le livre actuel


je me maintiens 
au bord de l’eau 
au bord du rêve

je ressens comme une somnolence

je 
ne sais 
pas 

comment l’expliquer

je crois 
que c’était soudain 
comme 

un vent
une liberté

qui me prenait par la main



































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