Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, mai 11, 2020
Su Tung po Su Che
8 janvier 1037- 24 août 1101
l’eau
vive a besoin
d’
un feu
vif pour bouillir
je me rends au rocher
où l’on pêche
pour puiser dans l’onde profonde
et limpide
avec
une grande calebasse emprisonnant la lune
je la transvase dans
la jarre
avec
une petite louche
je remplis la bouilloire nocturne d’eau
de la rivière
quand frémit
le thé
une écume neigeuse
se forme
au moment
où l’on entend
le vent dans les pins
il faut tout de suite
servir
les entrailles desséchées
pas encore complètement humidifiées
j’arrête à la troisième tasse
assis
j’écoute dans la ville déserte
les coups longs et courts qui annoncent
l’heure
l’expression
on entend le vent dans les pins
signifie que l’eau commence à frémir
elle est parfois augmentée de
et la pluie dans les cyprès
in
l’extase
du thé poèmes chinois
traduits par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren
2002
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