Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, février 16, 2020
Viktor Koshel
photography
*
calme est la surface
calme
quand on ne parle plus
ce paquet blanc
vert et gras
vapeur jamais nouvelle...
petit dieu à soi qu'on peut maudire
à l'occasion
éboulement
chaud au cœur
ils le savent
les rares
qui ont vu à travers les fissures
et senti la chaleur frapper
en écrivant
un livre
il faut tout de même réfléchir
les gens
sont attirés par
les gens
une faim de flammes
sur mille lieues
une multitude innombrable
le
culte
des faits est
une méthode d'insensibilisation
le
soleil
est tombé
d’étranges
odeurs brûlent
dans le rêve et les visions
sauvages du soir
l’œil
du dieu repose
sur
la terre
chaque esprit
est
un œil
capable de pénétrer
la matrice de laquelle il est issu
humides et toujours
forces
aveugles
vent nocturne
rêve ...
le livre est un monde
le critique éprouve
devant le livre les mêmes conditions
de parole que l’écrivain devant le monde
l’âme hors
avant de mourir
tout ce qui se mesure meurt
le propre
de la miséricorde
c'est
de conserver
un livre
une faim
une multitude
une méthode
un œil
un monde
compassare
mesurer avec le pas
c’est
en observant la mâchoire
d’
un serpent
que Talos neveu et apprenti de Dédale
aurait inventé le compas
et la scie
un instrument qui sert à prendre
une mesure pour la reporter à l’identique
traçant subséquemment
un cercle
dont l’ensemble des points
se situent à égale
distance
d’
un point appelé centre
ainsi
le compas délimite le monde mais
aussi
définit
ce qu’il contient
c’est
ainsi que
Dante
dans
Le Paradis XIX 40-42
désigne le dieu
créateur
comme
celui qui
de son compas
marqua les limites du monde et régla
au-dedans tout ce qui se voit et tout ce qui est caché
le compas
est donc symbole de création du monde
Si
le cercle est dès la plus haute antiquité associé à la création et/ou à un dieu créateur le compas en Occident dès le Moyen Âge se substitue au cercle
il est l’outil
par excellence du créateur
l’utilisation
du compas implique
une
rotation
donc
un
mouvement
c’est pourquoi il est perçu comme
l’activité dynamique de la pensée et de l’esprit
il matérialise
également ces vertus fondées sur la mesure
que sont
la prudence
la justice
la tempérance et
la sagesse
un espace métrique
complet
est
un espace métrique
dans lequel
toute suite de Cauchy
converge
en analyse mathématique une suite de Cauchy est une suite de réels de complexes de points d'un espace métrique ou plus généralement d'un espace uniforme dont les termes se rapprochent à partir d'un certain rang Ces suites sont celles susceptibles de converger.
la propriété de complétude dépend
de la distance
il est important de toujours préciser
la distance
que l'on prend quand on parle d'espace
complet
*
la
commensurabilité
est
un terme mathématique
essentiellement
employé en histoire des mathématiques
utilisé
principalement dans la Grèce antique
il
correspond
au concept actuel
de nombre rationnel
le fait
de déplacer
un mot
d’
une région à l’autre
est
par essence
ce qu’on appelle
la
poésie
*
les propositions suivantes
sont toutes vraies et
contradictoires
le mot
décrit
la chose mais n'a aucun rapport
avec elle
oiseau = Avis
le mot
évoque des qualités et des fonctions
universellement reconnues
dans la chose
oiseau = vol étrangeté élévation
le mot
évoque
la nature symbolique
l'identité
de la chose
oiseau = les pensées de dieu
le mot
exprime
la force du verbe
créateur
PB
le secret du livre est triple
ciseaux
papier et colle
tu cours tu vois
tu cours et descends la pente à travers pré
et moi aussi
je cours
pour te rattraper
cette pluie est mienne
elle tombe sur moi
sur nous
et nous aussi l'un sur l'autre
appartenons
à la lune
que nous ne voyons
pas
l'art n'est pas
une histoire
de réussite personnelle
Les physiciens et les philosophes
parlent-ils de la même
chose
?
Certains mots, comme « temps », « espace », « vide », « matière », ou encore « réel » ou « réalité », appartiennent à la fois aux discours des philosophes et des physiciens.
Si
la physique et la philosophie sont bien deux disciplines qu’il importe de distinguer, il est nécessaire, pourtant, de les faire discuter sur les concepts qu’elles partagent. Prenons le réel, par exemple.
Quand ils en parlent,
les physiciens et les philosophes parlent-ils
de la même chose
?
Si
la réponse à cette question est « non »,
pourquoi utilisent-ils
le même mot
?
Si
la réponse est « oui »,
c’est-à-dire s’ils parlent effectivement de la même chose,
est-ce qu’ils en disent
la même chose
?
Sans doute que non :
Heidegger et Einstein tiennent
sur le réel des propos qui ne se ressemblent
guère.
Mais
s’ils n’en disent pas la même chose,
à qui accorder du crédit,
aux physiciens ou aux philosophes
?
On voit par là qu’il y a une certaine urgence à entrer en lutte avec la langue, et à ce que chacun précise de quoi il parle lorsqu’il emploie tel ou tel mot.
Dans cette Conversation scientifique, nous nous proposons d’entamer ce travail à propos du réel en nous posant cette question :
Qu’est-ce donc que le réel
?
Etienne Klein
la conversation scientifique
OVNI
enfants indigo
agroglyphes Crop Circles
Petits-Gris
Géants du passé
artéfacts antédiluviens
Mu
Reptiliens
pyramides en Antarctique
anges
Hyperboréens
Terre creuse
Pléiadiens
abductions
yéti almasty bigfoot
Shambhalla
channelling
Vénusiens
Atlantide
Mantes Mantis
bases US secrètes à technologie Alien
Illuminati
planète X
êtres de la nature élémentaux
Ummites
mégastructures lunaires
sirènes
énergie libre
Agartha
réincarnation
Hubrides
orbes...
Le réseau planétaire Internet met en contact des témoignages ou expériences insolites, que l'on dit « extraordinaires ».
Montent en puissance des nouvelles croyances qui heurtent nos « préjugés d'autorité » les plus fondamentaux, touchant à ce qui est réel ou irréel, possible ou impossible.
Cette déstabilisation est un défi pour la philosophie d'aujourd'hui, non pour pointer la « démocratie des crédules », ni, à l'inverse, pour accréditer des récits extravagants, mais pour ouvrir l'esprit à ce que nous tenions jusqu'alors pour impossible.
Face aux anomalies qui se précipitent, l'invocation du bon sens ne réfute rien.
Elle ne saurait remplacer la recherche d'une méthodologie renouvelée par rapport aux standards habituels, et appropriée à une prise en compte honnête de témoignages réputés incongrus, voire farfelus.
À leur égard la condescendance des « esprits forts » trahit une faiblesse.
Parce que les témoignages déroutants participent, eux aussi, à l'enquête sur ce que nous appelons « le réel », la raison appelle à les prendre au sérieux, invite la philosophie à reconsidérer la question de la vérité dans son rapport à la réalité et à la scientificité.
Contre les stratégies défensives d'un rationalisme tronqué, il s'agit bel et bien, à présent, de demander raison à la « société des sceptiques ».
Jean-Marc Ferry,
philosophe, titulaire de la Chaire de Philosophie de l’Europe,
de l’université de Nantes,
auteur de
Qu'est-ce que le réel?
Le Bord de l'eau,
2019
parfois
elle
regarde longtemps devant
elle
sans rien
voir
je pris
des mots séparément et les pensai
jusqu'à ce que je saisisse leurs poids et leur volume
complets et les mis l'un après
l'autre
déclaration
sur l'incertitude
l'incertitude
est
un
espoir
quelquefois
une
invective
philosophique
ce n'est pas
seulement invraisemblable
c'est
inacceptable
logique collective
avec mes yeux
je ne vois
rien
dans
mes oreilles
un
bourdonnement
la saturation
il est intéressant
de noter
que la physique épicurienne
où l'analogie de l'alphabet et des
combinaisons de caractères est si prévalente
pose
peut-être pour cette raison
l'existence
du vide
deux forces
règnent sur l'univers
le poète
lumière et pesanteur
le physicien
la lumière et la matière
le métaphysicien
la lumière et les ténèbres
conscience
qu'
une
personne
a d'elle-même
poésie mentale
combien de temps
d'ailleurs
on peut perdre
à en rêver
tout ce
à quoi je tends
c'est d'affronter
les bornes du langage
précisions et énigmes
dans la finitude des corps
simples et la circulation du sens
une phrase
la dernière que j'avais lue
avant de succomber au sommeil
s'était inscrite dans mon
esprit
un soleil
qui demande avec anxiété
ce qu'il doit faire ne donnera jamais
de lumière
je
n'avais
que mon carnet
pour affronter la solitude
saisi
d'
une impulsion subite
je l'ouvris y écrivis ce qui précède
avant d'inscrire sur la couverture
RETOUR DU LOUP DES STEPPES
TS