Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mardi, janvier 28, 2020
poème
un deux
trois il y
en a trois ne
se revoient
pas
interruption stupide
vie absente
livre pour
un
temps
février
va se passer
sur
cette machine
un change de forme
un temps commun de l'écriture
j'ai traversé le pays
un sens
de l'humour
la taille
d'
un animal
enclos / conclus
pas
une
cigale
bat
une
cloche
quelque chose bouge dans le jardin
un chat
simple direct
le moment solennel
j'arrête mes mystères
Tractatus Solitarius
Le retour du Loup des steppes
Pierre Cendors
Écrit en résonance au Loup des steppes d’Hermann Hesse, ce traité de solitude donne voix aux confins sauvages, aux régions souterraines, à la part non-humaine de l’homme.
Celui qui parle ici en disant Je cherche à se perdre, non dans l’étourdissement du monde, mais dans un silence primordial.
Faisant retour sur lui-même, il s’engage sur une voie qui se perd en chemin et aboutit nulle part, antipode antérieur au moi, zone ignorée de l’être, point absolu, degré zéro – paysage intérieur où nous attendent des forces inusitées.
De l’aveu même de Pierre Cendors, Le Loup des steppes d’Hermann Hesse est le roman qu’il relit le plus souvent.
En 2016, l’idée lui vient d’écrire l’histoire de l’un de ses personnages centraux, jamais nommé, dont on ignore presque tout.
Cette entreprise aboutira à deux textes publiés en parallèle : Silens Moon, roman qui paraît aux éditions du Tripode, et l’inclassable Tractatus Solitarius.
Bien qu’empruntant sa forme à la tradition du traité logique, l’ouvrage, qui se situe plutôt dans la filiation de certains écrits de Nietzsche ou des Feuillets d’Hypnos de René Char, constitue une série d’aphorismes poétiques reliés entre eux par une trame narrative : un homme qui dit Je embarque de nuit à bord de L’Absoluble, navire lancé dans une direction inconnue.
La progression point par point du traité vise dès lors à suivre pas à pas un cheminement symbolique, à restituer l’exploration systématique d’une terra incognita.
Ces domaines inexplorés sont les tréfonds intérieurs de l’homme, ce réservoir de forces primitives, inusitées, reléguées à l’arrière du jeu social, par lesquelles l’individu, touchant en quelque sorte à l’extérieur par le plus intérieur, s’ancre intimement dans l’universel.
La relation de l’homme au monde, nous dit le narrateur, est altérée par sa façon de vivre comme individu parmi d’autres individus ; pour la restaurer, il lui faut remonter en solitaire à la source de son être, là où, encore indifférencié, il touche encore à l’absolu.
Héritier d’un romantisme radical, le Tractatus solitarius est une exhortation à rallier l’universel par les voies de la solitude la plus conséquente.
Un acte de poésie rare.
L’homme ne suffit pas à orienter l’homme, murmure en nous la voix sauvage.
J’aime les routes qui se perdent en chemin, répond le Loup des steppes, qui nous avertit : Ici, sache t’effacer ou retourne sur tes pas, renonce ou viens te fondre secrètement dans l’ouvert.
Dans ce bref traité du solitaire, écrit en résonance au roman d’Hermann Hesse, il s’agit de ne plus tirer loi que d’une obédience au plus vivant.
Écouter la pulsation ancestrale du présent.
Il n’y a pas de début, pas de fin, nous prévient le narrateur.
Seulement un voyage au long cours, tout un périple dans les Hautes-Terres intérieures de l’homme.
Pierre Cendors
ce lieu
chaque mouvement
est
une métamorphose
chaque
non-mouvement
un
reploiement
vital sur
une
profondeur
on
laisse la vie accomplir là sa mue
dans l’être
on
fructifie et s’allège de tout ce qui meurt
en nous
on
y aiguise la lame blanche de l’esprit
qui servira à écorcer et
affiler la flèche
d’
une
vision
dicter = composer
décrire = copier
papier = balbutier
il arrive que de la musique dicte des poèmes plutôt que l’inverse Le dicté le noteur compose ce qu’il reçoit de la musique dictante mais elle ne sait pas ce qu’elle dicte au langage sans doute comme une Muse basculée elle forme un ensemble chaque fois condensé d’impressions de pensées et d’informations
si
un
luth
jouait tout
seul
il
me ferait fuir
moi qui aime extrêmement
la musique
image
verbe
@
soleil
spirit
texte
légende
signe
parole
récit
frise
aphorisme
apophtegme
#
produit
marque
objet
sujet
reflet
lettre
correspondance
titre
@
frontière
sports
bandeau
recto
verso
à demi
mots
ex-libris
ex-voto
j'aime
proverbe
#
obtu
ouvert
aigu
fermé
virgile
cotre
lumière
ombrage
épilogue
sans parole
rouge-queue
chair
pied
#
valve
valve
calcaire
calcaire
refus
refus
WOR(L)D
MOT
ici
je
elle
faire
VERBE
soi
personne
SE CRET
mystère
ASTRONOMiE
CéPHALOPODE
VITE
ViE
j
tout voyage
est
une
agression
il vous contraint
à faire confiance à des inconnus
et
à perdre
de vue le confort familier du foyer
et
des amis
on est
en perpétuel déséquilibre
on
ne possède rien en dehors de
l'essentiel
l'air
le sommeil
les rêves
la mer
le ciel
toutes choses
qui tendent à l'éternité
ou du moins à ce que nous en imaginons
c’est
ici
l’arrière-pays
d’
un
sauvage
recueillement
et le site
d’
un nulle
part du monde
qui oriente les migrations silencieuses
de notre être
en ce lieu
il ne s’agit pas de vivre
ce qu’on est mais d’être ce qu’on est
écrit
Karlfried Graff Dürckheim
et
de préciser
chacun
de nous est habité par cette loi du devenir et
dé-devenir
sous
la cendre du ciel
cendre est
l'idée
elle va
dans la forêt
elle dort
dans
un arbre
le soleil
c'est l'or de la lumière
qui montre
nature
elle est
comme bête bizarre
elle est trouvée
on
l'appelle Belle
ou
Peau de Lumière
elle s'habille
de l'ensemble des bêtes
elle ramasse
les cendres du feu
elle fait
le gros dans la peine
elle s'habille de suie
il y a
une
huile d'oubli
huile intérieure
l'
angle
d'
elle
elle
a l'éclat
d'
un soleil rentré
sous
un soleil
de nuit
Un
qui apparaît
elle crée
une
montée
à admirer
Un Mont Blanc dans quelqu'un
avec Ph.B
système
dépressionnaire complexe
970 hpa
du
sud‑est de l’Islande
au
nord
de l’Ecosse
je suis
un communicant paradoxal
et obstiné
je donne
le sens de l’important
un front froid
associé
traverse notre région
ce mardi matin
pris dans
un flux d’ouest
qui souffle en tempête
au‑dessus de
3000 m
le
Grand Tissu
a
un déroulé
de
vagues
fondues que
distin
gue
un
intellect rythmé
les
chutes de neige sont temporairement
assez fortes
au‑dessus de 1200 m
peu avant
la
mi‑journée
les
précipitations resteront ensuite
soutenues
jusqu’à mercredi midi
redoux
marqué au passage
d’
un front chaud
modérément pluvieux
jeudi après‑midi
l’évolution ultérieure
encore incertaine dans le détail
s’inscrit dans la poursuite
d’
un
flux
atlantique
perturbé
très turbulent
par moments et très
doux pour la saison jusqu’à
mardi prochain
un
refroidissement marqué intervenant
ensuite
hiver total
=
une saison
illustrant en principe exemplairement
la rudesse
du monde
la vie n’est pas merveilleuse
du fait de sa rudesse
mais quand elle est merveilleuse
elle est tout à fait rude
annonce de rien de plus beau
que la résistance
à du solide
pour du bien ferme
*
quelle que soit la théorie
il y a
toujours
un morceau
de
puzzle en trop ou qui dépasse
dans
un coin
l'air est fluide
et
laisse entrer
des flottements d'autres choses
que de l'air
tu as
trois
millimètres
de vide de chaque côté
entre toi et le cercle d'argent
qui entoure le socle pour
te déplacer
tu as
liberté
de te déplacer
tu as
trois
millimètres
pour glisser dans le noir
par vents et marées pendant
les soirs de tempête par les nuits glaciales
et les étés brûlants
le déblocage
brusque de l'oscillation
fait sursauter les plateaux
et
une onde
de
chaleur fait
chauffer l'aiguille
et les vis
de
cuivre
courbe
libre vers
un
point.
résonance
de courbes géométriques
*
le flux de conscience est structurellement inégal rythmé par les conditions toujours transitoires de la stabilisation des assemblées neuronales
il pourrait s'avérer difficile pour une nouveauté entrante de prendre le train d'une assemblée en cours de stabilisation
que faire ?
PRENDRE LE TRAIN SUIVANT
?
mais
il est alors trop tard le stimulus
s'en est allé
la conscience serait donc faite de temps forts et de temps faibles sur un rythme fondamental de quelques centaines de millisecondes peut-être même cette conscience est-elle secrètement discontinue syncopée à l'insu du sujet dont l'expérience se vivrait alors par bouffées
?
spectre
de couleurs disposé au
hasard
*
même chose en moi
être vivant ou être
mort
être éveillé ou être
endormi
être jeune ou être
vieux
*
car
on ne peut entrer deux fois dans le même
fleuve
ainsi
que dit Héraclite
il n'est pas
possible de toucher deux fois
une substance
mortelle dans le même état
mais
à cause de la vigueur et de la vitesse
du changement
elle
se disperse et se rassemble
de nouveau
ou plutôt ce n'est pas à nouveau ni ensuite
mais en même temps qu'elle se
constitue et
disparaît
et
elle s'approche
et
elle s'éloigne
Métaphysique
je
n'ai ni chaud ni
froid
je
gouverne
cependant
n'allongez pas trop la main vers le spectre
de mon pouvoir
il
glace
il
brûle
vous en éventeriez la sensation
la
texture des mots
est
un flux discontinu
sans fin
jamais
deux fois identiques
toujours en partage
l’esthétique du risque
dialogue
avec l’inerte nie
l’inertie
le
support littéraire
intensifie la littérature
poésie
l’
écriture n’a
pas
une forme propre
l’amas de signes
veut
du vivant
sa croissance et son tiraillement
la syntaxe
se forge de sa transformation
sans
forme ne transforme
l’idée
*
dans
les galeries du sens
une forme
que n'emprisonnent plus les murets
de la langue
rien ne l'y oblige
là
depuis longtemps l'équilibre secret
d'
un horloger
tenter de le comprendre
le lieu n'est pas la question
le mur ne nous sauve pas
et
le mot mystère
est-ce qu'il
y est
?
j'aime
je capture et
je rends à quelqu'un
je suis dard et
j'abreuve
de lumière le prisonnier de la fleur
tels sont
mes
contradictions
mes
services
un flux une forme un horloger
Réversibilité
principe à l’œuvre dans toutes les équations fondamentales de la physique et qui les rend symétriques par rapport au temps ce qui implique que tous les phénomènes devraient pouvoir évoluer à l’envers comme à l’endroit or ce n’est pas ce qu’on observe dans la nature
D’autres équations de la physique valables uniquement à l’échelon macroscopique pour un grand nombre de particules expliquent cependant cette irréversibilité
Ces équations empiriques font intervenir le hasard et les probabilités et sont issues de la physique statistique.
*
ne croyez pas
qu'il y ait rien d'impossible !
le possible
est la loi du Poids
l'impossible
est la loi du nouveau