jeudi, septembre 10, 2020




au pont suspendu

la vie tient 

à 

un sarment

de vigne vierge












le brouillard levé

au pont suspendu les yeux

je n’ose fermer



la poésie emporte tout 

son étrave  charrie 

tout


les sœurs

les secrets

les silences 

les solitudes

les familles

les vertiges

les sommets 

les saisons

les peintures

Thucydide et les autobus de banlieue


la poésie 

est 

une architecture


elle donne forme au chaos

elle rend grâce

elle fait joie 

elle s’enrage 

elle se tient toujours

elle tient


elle est savante et puissante

elle sinue sans barguigner 

elle y va 

elle s’enfonce

elle s’y colle

elle ne mégote pas

elle ne perd pas le nord



elle ose


la brise 

matinale fait trembler les fleurs


le soleil 

du soir brille sur l’appontement


tout en haut 

d’

une tour 

une femme esseulée

au crépuscule pleure sur sa solitude


la lampe 

éclaire le lit des plaisirs à deux


dans les tentures

flotte le parfum du benjoin.


elle broie 

un peu d’encre

écrit deux ou trois vers,


avec de la céruse essaie de se farder


elle voudrait 

tant voir de la fleur d’hellébore

la tige volubile emplir sa chambre vide


poème 

sur des noms de simples 
















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