dimanche, août 09, 2020


toujours le même tracé 

visiblement la même inclinaison


une incohérente turbulence


certains endroits ne sont pas dégagés 

et sont brillants de glace


une explosion de bulles blanches


ces mêmes crissements 

des pas




le rythme et la mélodie  


une lourde colonne d'eau bleue sombre


une solution de continuité


j’ai rendez-vous avec le dehors


le chaos incompris 


le froid 

sur la peau 

dans tout le corps


un engourdissement 

étrange 

inquiétant et agréable 


effort vain d’abolir l’intervalle


le vent passe et ça ne fait pas toujours du bien


le regard 

lorsqu’il se précise sur de tels détails

devient l’organe 

des émerveillements 


la distance creuse ces mouvements lointains


il y a 

des zones de confluence


je reste 

un peu sur ma fin

changé par les profondeurs


attendez 

j’ai les preuves


s’extraire du silence 

acquérir l'habitude du dépouillement


accomplir l’impossible

devenir 

un étang noir


on voit 

et 

de ce fait 

si clairement la vie s’enduire de douleur


dans les reliefs 

les lignes s'effilochent


travail des forces et des matières


ramasser 

les fétiches

les bribes 

pour donner 

le corps du moment inauguré le monument


obscurité 

d’

une nuit absente

lumière 

d’

une pénombre perpétuelle


lumière hors du temps 

en boucle légère


la vie s’est attardée 

c’est tout


c’est pourquoi nous voyons.




*


Maman est comme la nuit 

elle s’éteint doucement 

lentement

sans un bruit

sans un cri entre ses quatre murs blancs

sans un regard

notre vie si brève s’en va

maman est loin

ses paupières sont du sable

de la poussière qui l’emporte 

sans promesse

sans un au-revoir


elle part 

et moi 

dans cet enfer 

ce monde sans avenir 

que vais-je devenir ? 


















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