vendredi, juin 26, 2020





la fierté du pays  le printemps l’été

l’automne et la mer

un aveu

une corbeille  une colonne

une réplique sans concession à la Grèce et à Rome

un rassemblement  une célébration


William Carlos Williams Paterson



les  deux points  ouvrent le poème  alors que d’habitude le rôle des  deux points  est d’introduire une suite ceux-ci montrent au contraire au lecteur tout ce que la vie avait accumulée avant la naissance du poème dont le langage traduit l’écoulement des choses et du monde à travers le temps







parallèlement au poème Paterson dans le film du même nom de Jim Jarmusch l’image de l’écoulement d’une chute d’eau devient l’image du poème  de ce flux poétique qui traverse le langage  flux qui est le prolongement de la vie entamée avant que les  deux points  inauguraux ouvrent tous

les échos entendus d’un chant interne et inhérent au langage qui n’est pourtant lui-même que l’écho d’un sens qu’il a entendu, lui, autour de lui dans les choses 





le langage

tel qu’il se forme en phrases

traduit et retraduit sans fin le monde 

via ses traducteurs qui sont les parlants  



dans 
le grand théâtre 
du monde

l’
homme 
est le récitant 
d’

un monde 
dont il n’est pas l’auteur 







le langage est 

la modulation infinie de notre répons

et en chaque langue 

il répond de l’effort 

qui a été fait par la communauté 

qui le parle

non seulement pour se parler à elle-même 

mais aussi pour qualifier le monde 

qui l’entoure et sa façon 

de l’habiter


























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