Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, octobre 28, 2019
Les gestes rendaient les images sensibles
tout était appelé par son nom
avec le cynisme des chiens
dans une pompe obscène et impie
de jurements et de blasphèmes
CMDOT
une
pompe
obscène et
impie
*
une certaine voix de sinus
qu'on appelle voix dans le masque
donne au chanteur ou à la chanteuse
l'illusion d'un beau timbre
alors que cette sorte de procédé
vocal dénature le timbre réel
et peut provoquer un abaissement
intempestif du voile du palais
une certaine voix
un beau timbre
un abaissement intempestif
l'esprit s'inspire
le paysage s'éclaire
le pays de l'esprit existe
nulle raison nulle angoisse
l'esprit nomade
une finale
de vague vint s'assoupir
rien
que le tout mystère
rien
qu'un mystère qui ne se nomme pas
sans moment ni lieu
maintient-toi dans le mystère
lectrice
amour et mystère
la vision éblouissante
une poésie
un laboratoire d’expérimentations rythmiques
un verset
une rupture
un blanc
une variation
un canons musical inversé
une sentence suspendue
une naïveté exposée
un premiers jet
un néant à l’égard de l’infini
un tout à l’égard du néant
un milieu entre rien et tout
un secret impénétrable
une quête de sagesse
une multiplicité de diversités
un mélange d’éléments de nature diverse
un accident
là
c’est devant moi
devant vous
ce qui survient
inattendu
c’est là soudain
là malgré
c’est là
c’est là que ça
ici
j'écris des mots
ici les mots me pensent
de mon cerveau à ma main
de la main au clavier
du clavier à l'écran
de l'écran à mes yeux
de mes yeux au cerveau
et nous y retournons
une fois synchronisés
puis distribués sur vos écrans respectifs
quelque soit votre lieu
maintenant
quand et où vous lisez cela
ces mots vous pensent
de votre écran à vos yeux
de vos yeux à votre cerveau
ils viennent déranger
l'agencement de votre environnement
la respiration de votre mouvement
ils sont là maintenant
multiples
ils existent avec vous
cette corneille
sur un arbre à Beaufort le 28/10/2019 à 10 h 40
elle résonne
de nouveau dans un autre lieu
dans un autre temps
juste au moment où vous avez lu
corneille
notez le lieu
le jour et l'heure sur un morceau de papier
où vous avez lu corneille
c'est votre talisman
c'est notre totem
nous le partageons tous maintenant
avec Karl
Les notions que vous avez apprises du darwinisme, l’évolution et la lutte pour l’existence ne vous permettront pas de vous expliquer le sens de votre vie, ni ne vous donneront de ligne de conduite ; or, une vie menée sans savoir quel est son sens, et sans la conduite inébranlable qui en découle, est une bien misérable existence. Pensez-y. Je vous le dis, probablement à la veille de ma mort, parce que je vous aime. Tolstoï à ses enfants
L’anthropologie darwinienne de la « lutte pour l’existence » prétend justifier un mode de vie où la poursuite individualiste de l’intérêt est la motivation essentielle de l’être humain. Mais il y a une autre conception de l’existence humaine, que suggère Tolstoï, selon laquelle l’évolution serait moins déterminée par une lutte pour l’appropriation des moyens d’existence que par l’aide et le soutien mutuels que les membres d’une même espèce s’apportent les uns aux autres. Cette thèse est celle soutenue par Pierre Kropotkine dans L’Entraide. Un facteur de l’évolution, paru en anglais sous le titre Mutual Aid, en 1902.
les arbres
une corde tendue
un drap blanc
des épingles à linge
un projecteur portable
un siège dans la forêt et surtout
la forêt tout autour
la forêt est le lieu du confinement infini
de l'épaisseur sans frontières
c'est notre océan
le vent soulève les embruns
à la cime des feuilles en vagues irrégulières
nous écoutons
le bruit sourd du monde
au delà de la forêt
et puis voilà
c'est le chant des hommes
qui s'élève
nous nous préparons à la danse des troncs
au rythme du bois
au bâton qui tremble dans le mouvement
les tambours s'élèvent
ils donnent le volume des profondeurs sylvestres
l'écho des feuilles est éblouissant
les mousses se souviendront de ce jour là
les ronces et le lierre déjà s'interrogent
quand ?
Karl
le drap dans la forêt
les carnets web de la grange
la
dureté
des cristaux
les facettes du verre taillé
mais aussi
le
mouvement
rapide de la lumière
le temps
une combinaison
du soleil et
du gel
un certain
climat mental
de la poésie en général
poésie
une inversion
une contradiction du flux temporel
le poème
n’arrête pas le temps
il le contredit et le transfigure
le temps
s‘écoule autrement que dans l’histoire
et dans ce que nous appelons la vie réelle
la poésie est
connaissance
salut
pouvoir abandon
opération
capable de changer le monde
l’activité poétique
est révolutionnaire par nature
exercice spirituel
elle est
une méthode
de libération intérieure
la poésie révèle ce monde
elle en crée
un autre
l’homme acquiert enfin
la conscience d’être autre chose qu’
un pur passage