jeudi, mai 02, 2019





02.05.2019  12 : 00

Départ

je cherche l'or du temps











une
femme
nue agenouillée
sous

un ciel 
constellé

sous les étoiles

une étoile
l'être humain dans sa vérité

dans
l'expérience de la pensée

la marche à l'étoile  

rien que 

cela












































apprenez par cœur

une 
poésie inconnue

notez
ce qu'elle vous évoque de prime abord
puis

laissez-là infuser en vous 
comme

un
sachet de thé 















dans sa théière
pendant quelques jours
en vous la récitant à des moments insolites
en vous mettant à l'écoute
en vous accordant à sa musique
puis de temps en temps
notez à nouveau les pensées
qui se sont attachées à cette poésie

que se passe-t-il

?




































quelques soient 
les âges

quelques soient 
les lieux

certaines vérités semblent traverser 
les siècles


la clef des secrets







le projet 
hermétiste tenait au programme 
suivant


appréhender la réalité du réel

dépasser la raison

saisir la gnose au-delà de la science et
de la philosophie

atteindre
la contemplation mystique
du cosmos

l'ordre cosmique
le logos


établir

une 
religion 
de la nature

une 
religion
du Cosmos

une 
religion 
intériorisée
qui relève du naturalisme
du cosmocentrisme 
de l'écosophie
etc


ce projet 
sera aussi celui des philosophes
romantiques

































sept précisions 


l'exemplaire contient deux fleurs
séchées



sensations lointaines  déjà saisies comme
des présences de choses
absentes


les animaux seront constamment
présents


le lendemain
les jeux recommencèrent









il ne disposait pour traduire que de mots
rythmes et sonorités de notre
langue


les mots lumière et nuit signifient ici
symboliquement certitude ou
incertitude


c'est le génitif hébraïque des grammairiens
étoiles de lumière pour dire
étoiles lumineuses































mercredi, mai 01, 2019


Je 

reviens de loin mais c’est 

rapide



Il n’y a pas

de trace de sentiers

ni de clairières



Essayons

d’être plus précis



Fulgurance

des sensations où tout est

calme et reposé







Réguler

le mouvement des mots


Et pour le reste je marche


Je crois rêver



À chacun

d’entrevoir cette ombre ou

cette aube et de choisir sa propre nuit

sans illusion



Dire

l’ombre plutôt que la lumière



Propension

à vivre dans le passé



Je

ne sais où je vais



Il ne bouge pas

Il ne bouge jamais

Et d’ailleurs rien ne bouge

le temps n’existe pas


Une retenue apparente


Étranger

à moi-même



Permettez-moi

pour plus de clarté

d’avancer ici quelques exemples



La marge est grande.



S’enfuir

dehors et dedans même



Et déjà

tout est oublié



Le spectacle est banal

même si fort accablant



Incapacité

à accepter le monde tel qu’il est

dans ses travers et même sa beauté

fugace

fragmentaire

invisible ou cachée




Ni

départ

ni d’arrivée



La pudeur voudrait qu’on se taise



Parlant à travers

voire à tort  et vers d’autres


Comme sur

un écran tendu à l’intérieur de soi




Il est à l’inverse

dans ce rideau qu’on déchire




Nous

manquons singulièrement d’ouverture

d’attention


Nous

n’apercevons sans doute qu’ébauches

et fragments




Éclats

dont l’apparent désordre

est en lui-même

un ordre 

et où l’homme est réduit

à son regard




Le temps

manque pour reconstituer

chacune des épreuves



Le temps s’écoule et se décompose



Seule

jusqu’à ne plus entendre

ne plus savoir.



Par-delà

nos différences

voire nos divergences



Il reste

un seuil à franchir


Le temps passe

et j’invente

et je créé

et je mens

































il 

se mit à lister 


avec méthode et patience

l’ensemble des animaux dont il connaissait le nom

les rangeant par ordre alphabétique

tout en marchant

Addax  Agami trompette  Amazone à ailes orange  Anaconda vert  Âne de Somalie  Banteng  Bharal Boa arboricole d’Amazonie Boa constricteur  Bongo  Caïman à lunettes  Calao d’Abyssinie  Canard amazonette ou sarcelle du Brésil  Casoar à casque  Caurale soleil  Chat-tigre ou oncille  Chauna à collier  Chauve-souris de Seba  Cobe de Mrs Gray  Coendou



il 

revoyait 

la forme inerte du papillon 











abandonné à la rue

il 

n’avait pas osé le ramasser

il y avait quelque de malsain et de déplacé

son corps sans mouvement 

ressortait de loin comme 



une tache 
de sang sur le bitume 
gris

une ombre indélébile


Damalisque à front blanc  Dendrobate doré et Dendrobate à tapirer Dik-dik de Kirk  Douroucouli à ventre gris  Dromadaire  Éland du Cap  Émeu  Epipedobates tricolore  Gazelle de Mhorr  Girafe de Rothschild  Grand fourmilier ou tamanoir  Guépard  Hérotilapia multispinosa  Ibis rouge  Iguane vert



il 

reprit sa liste 

pour chasser cette nouvelle image 

désagréable et culpabilisante.

Lézard-caïman  Lion d’Asie de l’Atlas  Loup à crinière  Loup ibérique  Lycaon  Maki vari roux Marabout d’Afrique  Matamata  Mouflon à manchettes  Mouton du Cameroun  Mygale saumonée Nandou d’Amérique Nyala  Onagre de Perse  Oryx algazelle  Oryx d’Arabie  Ours brun de Syrie 



il

avait peur des animaux 

comme il avait peur de la cruauté 

de sa nature profonde

Paca  Pacu noir  Paresseux à deux doigts  Phyllobates vittatus  Piranha à ventre rouge  Platémyde de Geoffroy  Platémyde de Saint-Hilaire  Pléco  Poisson chat à queue rouge Raie à aiguillon commune Rainette Kunawalu  Rhinocéros blanc  Saki à face blanche  Singe hurleur noir



il 

continuait à énumérer 

à voix haute l’ensemble des animaux 

en poursuivant son chemin 

sous la chaleur torride de cet été

Tamarin de Goeldi  Tamarin empereur  Tapir terrestre Tatou à six bandes  Tortue charbonnière à pattes jaunes  Tortue de l’Amazone à taches jaunes  Tortue rayonnée  Tortue scorpion  Trogon à queue noire  Vigogne  Wallaby de Bennett  Zèbre de Grévy et Zèbre de Hartmann
































eux tous

profilés sur le fond du vert luxuriant de l’été et l’embrasement royal de l’automne et la ruine de l’hiver

avant que ne fleurisse à nouveau le printemps

salis maintenant

un peu noircis 




















par le temps et le climat et l’endurance mais toujours sereins

impénétrables

lointains

le regard vide

non comme des sentinelles

non comme s’ils défendaient de leurs énormes et monolithiques poids et masse les vivants contre les morts

mais plutôt les morts contre les vivants

protégeant au contraire les ossements vides et pulvérisés

la poussière inoffensive et sans défense contre l’angoisse et la douleur et l’inhumanité de la race humaine


































enverger

croiser
sur les doigts les fils 
d'

une chaîne 
pour les appliquer 
ensuite sur les chevilles de l'ourdissoir


le métier
à tisser enverge
les fils de trame et fils de chaîne
avec jubilation et bonheur dans les effets


n’est-il pas beau ce verbe 
enverger 










on travaille 
en apparition et disparition 
des fils pour constituer le motif et l’armure 
du livre

ainsi
tour à tour 
à découvert et masquées
surgissent et se dérobent les citations
pour réapparaître plus loin 
agrémentées de fils 
fantaisie

ne pas oublier 
le côté esthétique et ludique de la chose

le mot et la chose



































connaître que l'on connaît

savoir que l'on sait

penser que l'on pense

la conscience est l'esprit en activité


l'esprit activé


tout
est conscient
tout est conscience

mais 
toutes ces consciences 
ne sont pas encore consolidées 
intégrées
unifiées







parce que les hommes
croyaient déjà posséder la conscience

ils se sont
donné d'autant moins de mal pour
l'acquérir


*



une poussière de graines de pétales

une constellation 

un cheval

une nageoire


un enveloppement de palmiers


































c'est

une 
singulière
maison close
possédant

un
jardin de curé
encadré par quatre murs

quatre 
poètes y sont en réunion
que font-ils ?



ABSOLUMENT RIEN

être 
simplement

silencieux
immobile
aligné

et la poésie 
se déploie autour de vous


il 
convient
de réactiver le jeu
en continu 
mais

dans 
une douceur
nouvelle