jeudi, juin 15, 2017


La dorsale d’altitude d’origine 

africaine 

s’est  affaiblie puis s'est décalée vers 

la péninsule Ibérique








Le serpent échappe
Mais les yeux qui m'ont scruté 
Dans l'herbe sont restés

Kyoshi




Je suis une dictée prononce 

la poésie




apprends-moi par 

cœur

recopie

veille-et-garde-moi



un seul trajet à plusieurs 

voies






























.

.




Sans apparaître comme un 
intellectuel, 


Sokudô a tendance à convoquer 
les sciences












pour expliquer certaines notions
bouddhiques, 

c’est son penchant rationaliste. 

Ainsi évoque-t-il le phénomène de 
l’évaporation 

pour répondre à une question de
Keiko 

portant sur ce qu’on devient 
après la mort.



Par exemple, 
l’eau d’un verre qui s’évapore. 

Pendant un moment, 
la vapeur reste aux abords du verre, 
d’accord ? (...) 

Peu à peu la vapeur se répand.

Elle sort par la fenêtre et se répand 
dans le ciel. 

C’est un phénomène tout à fait naturel, 
tu es bien d’accord ? 

C’est ce qu’en Inde on a appelé 
shûnya.


Et ça veut dire quoi ?


C’est l’expansion. 

Le fait de se répandre. 

Toute chose dans le monde a tendance ainsi
à l’expansion. 


En chinois, 

ce shûnya s’écrit avec le caractère kû 
du vide. 

Il existe une hypothèse 
selon laquelle 

l’univers serait en expansion
continuelle 

et

cela a fait l’objet 
d’études.




Et puis, 
qu’est-ce qu’il se passe ?


Ça se répand partout. 

L’eau a disparu du verre mais pas de cette Terre.





Au-delà des terres infinies


Genyû Sôkyû































.
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Il marchait sans but précis, 
guidé par le seul bruit de l’eau. 














L’herbe, ayant poussé dru, lui arrivait aux genoux. 
Parfois, la rivière apparaissait à ses côtés, 
parcourue de frissons d’argent. 
Il était tout à fait perdu, mais, 
enivré par cette nature exubérante qui l’entourait, 
il lui semblait que les arbres,
les fleurs, les oiseaux, 
tout l’engageait à continuer sa route, 
le guidait, 
lui envoyait des signaux.




Benoît Artige & Frédéric Khodja 

Les archives 
italo-suisses du voyageur japonais
































.
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Elle relève le défi des choses

au langage













c'est de quelque chose

comme


une suite de phrases 

décollées



quelque chose   comme

une lumière 

plutôt que du ciel



est-ce de la poésie ?



elle n'en sait rien et peu importe


pour elle c'est un besoin

un engagement

une colère

une affaire d'amour-propre

et voilà tout




elle me  demande de savoir renoncer 

au savoir 

et de bien le savoir

sans jamais l’oublier



elle démobilise la culture 



*




Photographie

Parker Fitzgerald 

instagram

*




.







quelqu'un reste allongé sans être 

distrait 

par aucun des bruits à l'entour








quelqu'un me dicte sans colère son

histoire


quelqu'un attend que les pierres remontent

à la surface


quelqu'un atteint 

un point


quelqu'un cherche un point

de la terre


quelqu'un ne dit rien d'autre que ce qui est

écrit


quelqu'un parle d'une fenêtre 

ouverte



quelqu'un me parle de ses lectures au bord

de la mer en automne


quelqu'un raconte des histoires de voyages

sur une place publique 



quelqu'un écrit des formules sans expliquer

les relations


quelqu'un se donne à une langue 

étrangère


quelqu'un marche 

sans but précis 

guidé

par le seul bruit de l'eau


quelqu'un de tout à fait perdu 
mais 

enivré

par une nature exubérante

qui l'entoure




quelqu’un t’écrit

à toi

de toi sur toi




quelqu'un s’enfonce dans les tréfonds 

d'une ville

là où la lumière du jour 

n’est plus


l'amour le vivre

le faire

quelqu'un n'y arrive 

pas

il rumine dans son 

coin



quelqu'un décrit avec une précision 

impitoyable 

le parcours physique et mental 

d’un homme


Midi pile

quelqu'un sur le vol  Paris  Beyrouth 

rêve par le 

hublot 

sur les îles grecques 


il est fasciné par une île 

minuscule




fin d’été brûlant au milieu d’une 

grande ville


quelqu'un  marche le long 

d’un fleuve

amaigri et fatigué



quelqu'un est renvoyé de son 

collège 

il laisse croire à sa mère

qu’il a décroché 

un diplôme




quelqu'un  se retrouve illégalement sur une 

zone militaire 

pour construire 

une cabane


Mais la rentrée scolaire est 

proche




quelqu'un vit seule avec son fils 

dans une zone 

périurbaine





quelqu'un pose une 
question



l'absence n'est-elle
pas

pour 
qui aime

la
plus certaine

la 
plus efficace 

la 
plus vivace

la
plus indestructible

la 
plus fidèle 
des 
présences 

?




quelqu'un vit dans un petit village 

au milieu des 

champs 



il y a une fille 

aussi  

la plus belle fille
du village 




quelqu'un arrive en
vedette

il s’installe dans sa
chambre

se balade seul dans
la ville

longe l’allée des bars
de nuit

et rentre jouer de la
guitare


....
































.
.




une frimousse

Visage  figure en parlant 

d’un enfant 














ou
d’une personne toute 
jeune


Association facétieuse dans 
un message 

de quelques caractères typographiques qui évoquent 
un visage expressif


;-)




Prononc. et Orth. : [fʀimus]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1577 phlimousse, phrimouse, phrimeuse, phrillelimeuse (Trippault, Dict. fr.-grec, s.v. physiognomie); 1814 frimouss' « visage, trogne » (Cadot, Les Cosaques, Rec. factice de chansons ds Quem. DDL t. 15); 1833 frimousse fam. désignant le visage d'un enfant (Sand, Corresp., t. 1, p. 258). Terme largement attesté dans les dial. sous différentes var. morphol. (v. Renson, carte 8, p. 548, qui relève les types fri [fli-] mousse, fre [fer-] limousse, frimouille), se rattachant prob. à frime2* par un procédé qui demeure obscur. Fréq. abs. littér. : 62. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p. 158. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 328.





























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