mardi, avril 12, 2016

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Le titre de ce livre 
est un symbole mathématique, 













le signe de complément. Montage de raretés et d’inédits, C contient des poèmes composés entre 1962 et 2012. Le livre est construit en cinq parties. Chaque partie comprend plusieurs chapitres. Il y en a en tout 26. Le principe de la composition est d’offrir à la lecture : en premier lieu des séquences de poèmes, volontairement omis dans plusieurs des livres publiés par l’auteur depuis 1967. Des compléments, donc (d’où le titre). En second lieu, d’autres séquences de poèmes qui, en entrelacement avec les premières, font de chacun des ouvrages « complémentés » une partie d’un livre unique, qui les rassemble et les englobe. 


































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Le dorayaki 



















どら焼き

est une pâtisserie japonaise. 
En japonais, dora signifie « gong »
et cela expliquerait donc le nom de la pâtisserie.



Celle-ci consiste en deux pâtes en forme de pancake, faites en kasutera, enveloppant une garniture de pâte de haricot rouge nommée anko (ingrédient courant en cuisine japonaise). À l'origine, cette pâtisserie n'avait qu'une seule couche. La forme actuelle fut inventée en 1914 à la pâtisserie Usagiya à Ueno, un quartier de Tokyo.

La pâtisserie est au centre de l'intrigue du film 
Les Délices de Tokyo de Naomi Kawase, sorti en 2015.

ici

































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Petite 
digression sur la route 











il faudrait étudier ensemble son histoire et celle de l'écriture. Les routes et l'écriture alphabétique ne se sont-elles pas développées à la même époque? Mais la route ouvre dans une nature ou une matière, tandis que l'écriture chemine dans les différences.


Photographie Jorge Sanz
Winding path






























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Yves Klein













Relief planétaire 

Terre 

RP 20

1961

77 x 64 cm


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L.A. 
relief planétaire 
augmenté d'un point blanc


































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On dirait un conte. 













Dans un jardin public de Tokyo, un homme un peu triste vendait sans succès ses dorayakis, des gâteaux fourrés à la pâte de haricots rouges. Survint une vieille dame qui proposa de faire cuire les haricots à sa façon. Et les dorayakis se vendirent comme des petits pains. Jusqu'au jour où les mains rougies et déformées de cette vieille dame, nommée Tokue, attirèrent l'attention des clients, qui se mirent à la regarder comme une sorcière...

Cette adaptation d'un roman de Durian Sukegawa ouvre un univers d'étonnants contrastes. Il y a la douceur presque sucrée de Tokue, tendre comme ses gâteaux. Mais aussi la ­douleur secrète qu'elle porte en elle et qui fait resurgir un passé tabou : l'époque où le Japon condamnait à l'enfermement les malades de la lèpre. Chaque existence est faite de blessures. Le vendeur de dorayakis en cache, lui aussi, plus banales, mais non moins lourdes à porter.

Tout en menant ce récit avec simplicité et candeur, Naomi Kawase (Still the water) ne cesse d'y chercher matière à une élévation. Elle reste ainsi ­fidèle à l'élan de spiritualité qui parcourt son cinéma, mais trouve, à tra­vers le personnage de Tokue, une ­manière plus émouvante d'exprimer sa foi en des forces invisibles présentes dans notre monde quotidien. La spécialiste des dorayakis n'a pas son pareil pour recommander d'écouter ce que racontent les haricots rouges ou les feuilles de cerisier. Elle ouvre un chemin vers la grâce et la possibilité de surmonter les épreuves. Et Naomi Kawase nous fait, avec ferveur, passer d'une recette de cuisine à une leçon de vie.  Frédéric Strauss


























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