mardi, novembre 04, 2014

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Hans Silvester


















De l’âge de huit ans 
jusqu’à la quarantaine, 
les membres d’une dizaine de tribus, 
Hammer ou Karo 
se peignent le corps et les cheveux, 

d’un rien, 
d’une poignée de terre, 
d’un mélange de beurre liquide et d’ocre, 
de la poussière de bouse 
de leurs vaches à longues cornes 
ou des cendres anthracite 
de leur feu de camp. 

Une feuille d’arbuste, 
des plumes de roseau blanc, 
une grappe de baies jaunes, 
un bout de calebasse brisée, 
tout devient art et parure. 

Les hommes marchent nus, 
les femmes jamais, 
le sexe couvert d’une ceinture 
de perles de plomb, 
ni puritains, 
ni libertins. 

Ils saignent leurs vaches, 
en boivent le lait et le sang 
cru et marchent en poussant 
leurs bêtes, 
parfois jusqu’à soixante 
kilomètres par jour. 

En sautant les frontières, 
lance ou Kalachnikov sur l’épaule, 
une peau de chèvre comme litière, 
sur un réseau de sentiers
 à travers une Terra Incognita 
vaste comme deux fois la Belgique…



C’est là, 
au bord d’une piste, 
qu’Hans Silvester les a croisés : 

Un choc profond… 
dit le photographe, 

D’où sortaient-ils ? 
Aussi beaux, 
avec cette capacité à inventer 
l’art contemporain ? 


Les Enfants-Fleurs de l'Omo



































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comme elles
s'agitent dans l'immense
univers

comme elles
tourbillonnent et se
cherchent


ces âmes innombrables
qui jaillissent de la grande 
âme du monde !


elles tombent
de planète en planète

et pleurent dans 
l'abîme la patrie oubliée.....





Cy Twombly, Orpheus, 1979



























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Palazzo Pubblico














On ne part pas.

Reprenons les chemins d'ici....










Du langage gothique 
des miniaturistes et des maîtres transalpins 
déjà en partie assimilé par Duccio 
naît la peinture d’un grand artiste siennois: 

Simone Martini
(Sienne vers 1284 – Avignon 1344). 

De tous les primitifs italiens, 
Simone Martini est celui dont 
la gamme d’émotions et de styles 
est la plus large. 

Pendant trente ans, 
de façon presque déconcertante, 
il ne cessera jamais d’évoluer : 

peintre profane et raffiné, 
fin portraitiste, 
il est le maître des descriptions 
précieuses et détaillées. 

L’artiste adapte la tradition 
de la ligne et de la couleur 
aux goûts et aux nécessités 
de la riche et élégante société de son temps. 

Pour cette raison, 
il enlève de sa peinture les tons 
affligés et dramatiques de la période 
antérieure et affirme la pure beauté
obtenue à travers des lignes 
douces et une gamme variée 
de teintes délicates et précieuses. 

Dans son œuvre la plus célèbre, 
la Maestà du Palais public de Sienne,
ce seront ces éléments 
qui donneront une unité à la complexe 
représentation des figures 
et à l’extraordinaire invention 
spatiale du baldaquin 
de réminiscences 
giottesques.








































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