mardi, novembre 04, 2014

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Hans Silvester


















De l’âge de huit ans 
jusqu’à la quarantaine, 
les membres d’une dizaine de tribus, 
Hammer ou Karo 
se peignent le corps et les cheveux, 

d’un rien, 
d’une poignée de terre, 
d’un mélange de beurre liquide et d’ocre, 
de la poussière de bouse 
de leurs vaches à longues cornes 
ou des cendres anthracite 
de leur feu de camp. 

Une feuille d’arbuste, 
des plumes de roseau blanc, 
une grappe de baies jaunes, 
un bout de calebasse brisée, 
tout devient art et parure. 

Les hommes marchent nus, 
les femmes jamais, 
le sexe couvert d’une ceinture 
de perles de plomb, 
ni puritains, 
ni libertins. 

Ils saignent leurs vaches, 
en boivent le lait et le sang 
cru et marchent en poussant 
leurs bêtes, 
parfois jusqu’à soixante 
kilomètres par jour. 

En sautant les frontières, 
lance ou Kalachnikov sur l’épaule, 
une peau de chèvre comme litière, 
sur un réseau de sentiers
 à travers une Terra Incognita 
vaste comme deux fois la Belgique…



C’est là, 
au bord d’une piste, 
qu’Hans Silvester les a croisés : 

Un choc profond… 
dit le photographe, 

D’où sortaient-ils ? 
Aussi beaux, 
avec cette capacité à inventer 
l’art contemporain ? 


Les Enfants-Fleurs de l'Omo



































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