mardi, novembre 15, 2011

EUROSIE


Taillis de noisetiers
pins sylvestres et mélezin d'altitude

                                                                     Randoxygène
avec un peu d'attention déceler la chapelle Sainte Eurosie



qui protège de la grêle



à Jaca en Espagne, vers 716       Sainte Eurosie Vierge et Martyr

Vierge Veuve Eurosie
glorieuse non des foudres mais
de la grêle - Zanzotto-
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Erosif - Rosie - Erosive
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Si le Galaté au bois, premier volet de la trilogie d'Andrea Zanzotto, prenait pour thème un sud matérialise par les bois sombres et feuillus du Montello, semés de riches traces historiques, Phosphènes, le second pan du dessein trinitaire, campe, pour sa part, un nord peu ou pas historicisé, fortement minéralisé, inclinant à un blanc enneigé, givré ou glacé. Dans cet univers comme surexposé, de réfractions en diffractions, la lumière est au surcroît. Une foule de scintillements se propage de place en place, la parole s'émiette en une multitude de bribes tantôt concrètes où les effets de vérité et les épiphanies - Eurosie qui protège de la grêle, Lucia porteuse de clarté au plus sombre de l'hiver - se bousculent. Cet univers transi et congelé se révèle toutefois réversible car, invisibles, des lacs peuvent se former sous les glaciers les plus hostiles, la lumière ricocher sur les surfaces blêmes. Un jeu d'oppositions contradictoires, mimant d'une certaine façon le silence et le cri, se fraye alors la voie. Le couple conflictuel et finalement complice du carbone et de la silice, à l'occasion susceptible de se changer en silicium, se fraye la voie. Une recomposition des minuscules signes éblouis, aveuglés explose alors en une pulvérulence de phosphènes proches et lointains, intérieurs et extérieurs, impersonnels ou privés. Des gisements épars de souvenirs fossilisés ou enfouis réa fleurent, à mi-chemin du sens et du non-sens, sur une page virginale mimant tous les jeux du recommencement. Là le moi et le monde se superposent sans se confondre pour parler ensemble et l'un de l'autre, l'un à travers l'autre, comme dans la transparence d'un prisme cristallin faceté. Un miracle synesthésique et anagrammatique devient alors tangible, la conquête d'une apaisante lumière dorée, procédant d'une temporalité au futur antérieur devient finalement tangible.

Andra Zanzotto, Phosphène, José Corti.
Traduit de l'italien et du dialecte haut-trévisan( Vénitie ) et présenté par Philippe Di Meo.
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sur ma table
des titres
de l'Indice Phosphène
comme des notes
ma liberté et mon désordre



Silice carbone castellieri
Collapser et pomoe rium

(Loghion)

Variété du rose et des ions

(Carillons)

Eurosie

Silences bien placés

Périscopes
Bibelots et gel

Salpêtre

(lacs glacés sous les montagnes)

Anticyclones  hivers
Vocabilités    photons

TABLE
journaux
alba pratalia

rayures dans le spectre

Futurs simples      ou antérieurs ?
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Andrea Zanzotto    
Ben disposti silenzi

Silences bien placés
en amitié pour F.




indésensevelissables,
mais néanmoins éparpillés en scintillement
nu
ou en aveugles brumelettes
ordonnées
Silences toujours innovés
et néanmoins toujours en fidélité protrus
parmi d'innombrables extractions de temps
Silences soustraits



















ad ogni speculazione, in sé intenta
non soccorrevole - e pur tanto
aggregata all'amore - folla



dans les contingences omniprésentes
et dans les continuelles et disparates provenances :
où juste et sans sous- entendus fut la souffrance,
où l'offre fut à l'évidence....




Phosphènes


L.A.Photographie, Grande Tourbière des Saisies, novembre 2011
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Extrait du Monde du 19.10.11. R .Ceccatty

Le poète vénitien Andrea Zanzotto  est mort le 18 octobre à l'âge de quatre-vingt-dix ans à Conegliano (Vénétie). Vénitien au sens large. Car sa renommée lui venait des poèmes merveilleux d'évocation enfantine et souveraine qu'il écrivit pour le Casanova de Fellini, notamment pour l'apparition de la statue de Venise dans les eaux noires du Grand Canal  "aàh Venessia aàh Venègia aàh Venuga". Mais c'est à Pieve di Soligo, au nord de Trévise, qu'il était né, le 10 octobre 1921, et où il a toujours vécu. En dépit de sa marginalité géographique et linguistique — l'incitant à user  de régionalismes et de néologismes —, il impose sa personnalité d'observateur de la nature et des hommes, avec son langage inventif qui crée de mystérieuses et envoûtantes comptines et avec son tempérament bougon et hypocondriaque






















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Ondulations & Reflets











L.A.Photographies, les Saisies, novembre 2011
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Ligne noire et cercles blancs
signe amical à Richard Long









L.A.Photographies, les Saisies, novembre 2011

http://www.richardlong.org/Sculptures/sculptures11.html
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Salomon






son empreinte sur un cercle de bois


L.A.Photographies, les Saisies, novembre 2011
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Légers cloches-pieds






si associés à l'amour

promenade enchantée dans l'illustré
des gnomes
des sons suprêmes

tendre
intense
sans pourquoi



L.A.Photographie, les Saisies, novembre 2011
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Entre les doigts de Luna







sait-on combien de brillant
de vert
combien d'invitation à la glissade


épuisé, mais dressant l'oreille

ici j'approuvai la fillette la plus ravie


L.A.Photographie, les Saisies, novembre 2011
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Herbes Traits






de saisir et de déséquilibrer
un autre genre

L.A.Photographie, les Saisies, novembre 2011
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Certains discours présentent la langue comme un tout organisé, autour duquel se développent des enjeux politiques. Il faut la parler correctement (stéréotypes et formes littéraires), respecter les codes établis (lexique, sémantique, rhétorique), la défendre, la promouvoir, l'exalter comme langue maternelle la sauver d'un danger, et surtout il faut construire autour d'elle une communauté  à laquelle les locuteurs devront s'identifier.

Dans Le monolinguisme de l'autre , Jacques Derrida déconstruit ce discours. On ne peut jamais s'assimiler à la langue car elle n'est pas une possession naturelle, mais une loi reçue d'un autre. Répéter cette loi sans aucune autre promesse est un déni de la parole. Une langue enlisée dans la quotidienneté, usée, affadie, dégradée, ignore la part d'aliénation irréductible dont elle est porteuse et que les discours sur l'identité culturelle tentent de masquer.

Mais si la langue n'est plus un support d'identification, que peut-on en attendre?

Comment en parler et comment parler?

Il ne s'agit pas de la remplacer par une imaginaire langue de l'autre ni de fabriquer une nouvelle langue. Pour déjouer les pièges du monolinguisme et les illusions de l'appropriation, c'est vers une forme de traduction  qu'il faut se tourner : dérégler et déformer la monolangue, la transformer en langue de personne, l'investir de corps étrangers (greffes et anomalies), contrarier la loi en elle, en un mot la dés approprier. C'est ce que Jacques Derrida appelle écriture. Cette écriture-là n'est pas celle de l'écrivain qui prend en charge le génie de son peuple, mais exactement l'inverse. C'est celle de ceux qui ont foi dans la langue . Pour ceux-là, la promesse ne délivre aucun contenu, elle n'est porteuse d'aucun salut. Leur pensée ne prétend à l'universel qu'en se retirant  devant le langage. L' autre langue  ne s'invente que par les passages et les traductions.

Des événements arrivent à la langue. Qu'ils passent par des poètes  comme Paul Celan, par des philosophes (Nietzsche ou Derrida lui-même), des écrivains (Artaud) ou par l'idiome de n'importe qui, ils promettent à la langue une désappropriation, un renouvellement.
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source texte Idexa
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Couteau Suisse
[[%blocs_slide%]][[->%blocs_millisec% millisecondes]] :

animer vos blocs dé pliables à la manière d’un « glissement »

Les raccourcis d’origines
particulièrement ceux simplifiés
tels

[->aut21], [->art23],[->article23],[->23] etc

sont déjà
en quelque sorte
des syntaxes spécialisées.
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Inclusions






jaunes
de minuscules
thèmes temps




L.A.Photographies, les Saisies, novembre 2011
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