lundi, mai 30, 2011

Mikael Kennedy





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Au commencement : le Logos,



le Logos est vers Dieu,
le Logos est Dieu,

Il est au commencement avec Dieu.

Tout existe par lui,
sans lui : rien.

De tout être il est la vie,
la vie est la lumière des hommes.


Jean I / 2-4  Jean ( français ) = " Dieu fait grâce "
Photographie Aigle  source internet
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Duccio
les noces de Cana, 
opera del duomo de Sienne
( 1308-13011 )














Le thème des noces , dans la pensée biblique, évoque l' Alliance avec Dieu, l' amour humain étant le lieu d' " expérimentation " de la présence divine, le lieu où les énergies humaines s'unissent à l' Énergie Créatrice du vivant.

Depuis l'expérience conjugale d'Osée, jusqu'au Cantique des Cantiques et à Jésus lui-même qui a présenté le Règne des Cieux comme un Festin de Noces ( Mt. 22.2 ; 25.1 ), l'union de l'homme et de la femme est le symbole concret de la connaissance.

Lorsque " Adam connaît Eve " cela veut dire qu'ils se connaissent existentiellement dans une relation d'intimité tout aussi charnelle que spirituelle.

Le gnostique - diront les anciens - c'est celui qui vit existentiellement cet " état de noces " à l'intérieur de lui-même, entre le crée et l'incrée.



Avec l'évangile de Jean 
traduit et commenté par Jean-Yves Leloup.














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Giotto, les noces de Cana 1304-1306, Padoue chapelle des Scrovegni.


Vous vous étonnez que le Christ change l'eau en vin ? disaist Saint Augustin, n'est-ce pas ce que fait la vigne tous les ans ? Mais vos esprits sont tellement bornés, incapables de voir l'oeuvre du Logos dans la nature et le quotidien, qu'il vous faut des signes et des prodiges pour retrouver un peu d'étonnement...

Si on voulait résumer l'épisode de Cana en un itinéraire initiatique, on pourrait dire :

D'abord s'éveiller à la conscience de notre manque. Il n' y a plus de vin, la joie des noces n'illumine pas nos coeurs et nos intelligences. Cet acte de lucidité est une prière au Logos.

Être à l'écoute de ce qu'il peut nous dire - suivre ces impulsions silencieuses qui, parfois, nous habitent et mettre l' Évangile en pratique.

Accomplir toutes les possibilités de notre nature humaine.
Donner la pleine mesure à tous nos sens.
Vivre les six jours de la Création, avant de connaître le repos du Septième.

Puiser et goûter la Présence du Logos, dans l'eau des apparences et du quotidien,
s'enivrer, se réjouir de ce qu'il y a de meilleur en toutes choses.

Laisser mûrir le meilleur

Laisser grandir ce qui - d'abord - fut in apparent.

Boire à l'invisible lumière

Demeurer en état de noces, à Cana, en Galilée,
dans la faveur de l'instant,
de celui qui sait habiter l' Instant.

L' Instant n'est-il pas le lieu des plus hautes noces ?
" l'occasion " de changer de conscience,
de passer de l'eau en vin ?
C'est l'un des sujets les plus joyeux de l'art sacré :



un banquet de noces,

un excellent vin servi aux convives de manière inattendue,

un maître de cérémonie réjoui,

une gaieté contagieuse.
Paul Véronèse, les noces de Cana, musée du Louvre.


La Vierge Marie est assise à la droite de Jésus. Sollicitant l'intervention de son fils, elle remplit pour la première fois la fonction de médiatrice entre les hommes et Dieu.

Véronèse mélange des personnages portant les costumes de la tradition iconographique - peut-être les apôtres - avec des figures vêtues selon la mode de son temps, dont quelques-unes sont en fait le portrait de personnes réelles.

Les serviteurs remplissent des cruches avec le vin des grandes jarres destinées aux eaux lustrales.


Jésus est assis précisément au centre de la composition : si les traits de son visage, ses vêtements et son geste rassurant ne suffisaient pas à l'identifier, il serait reconnaissable aussi à l'auréole resplendissante qui nimbe sa tête.

Selon une interprétation traditionnelle mais non confirmée, sous les traits des musiciens seraient représentés de célèbres peintres de l'époque : de gauche à droite, Véronèse lui-même, Jacoppo Bassano, le Tintoret et Titien.

à côté du marié est assise la jeune mariée, puis d'autres personnes en qui l'on peut identifier leurs parents. Véronèse peignait des foules de personnages dans ses fastueuses scènes de repas tirées d'épisodes de l'évangile, mais, s'il en recevait la commande spécifique, il était en mesure de caractériser précisément l'identité et le rôle de chacun des convives.



Le tableau est commandé le 6 juin 1562 par le bénédictin Paul du monastère San Maggiore, situé à Venise. Il est destiné au réfectoire du monastère, dont Palladio vient d'achever cette même année la rénovation. Le contrat précise que Véronèse pourra peindre autant de figures qu'il sera possible d'en faire entrer dans le tableau, une formule sans doute suggérée par Véronèse lui-même. Il préscise encore que le tableau devra être " de même largeur et de même hauteur que le mur de face, l'occupant tout entier " Véronèse doit achever le tableau pour le 8 septembre 1563.

Retour sur écoute :

Les nouveaux chemins de la connaissance Raphaël Entoven :
Jésus, avec Paul Valadier.
où il y a des arbres


motif bref

vigoureux

cascade d'une dizaine de notes

avec fioriture finale

PINSON DES ARBRES

L.A. photographie, Col de Cochette, mai 2011
entre les pas dans l'herbe haute
un inspir un expir un inspir un expir
et un inspir et un expir








Soit donc que vous mangiez, ou que vous buviez, ou que vous parliez,
et quelque autre chose que vous fassiez,
faites tout pour la gloire !

Saint Paul, Épître aux Romains, X, 31.
C'est toujours l'herbe qui a le dernier mot.

Pensons à la place de l'herbe dans la philosophie de
Gilles Deleuze.


Pour Guattari et Deleuze, l'herbe pousse entre et parmi les autres choses.
La fleur est belle, le chou est utile, le pavot rend fou.

L'herbe pousse par le milieu sans jamais être médian, média, médiocre.
L'herbe est débordement ; c'est une leçon de morale.

L'herbe, dans MillePlateaux, devient " devenir " et ce n'est pas
parce qu'elle est humble - surtout - qu'elle ne dissimule pas de la vitalité.

Si elle est leçon de morale, c'est qu'elle est aussi mauvaise, sauvage ;
elle infiltre les plantations domestiques, elle est folle.

La vigueur de l'herbe, c'est celle qui est sans police.

Elle sera capturée par l'histoire.
Mais ça c'est une autre histoire...


L.A. photographies, Col de Cochette, mai 2011