Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
jeudi, mars 31, 2011
mercredi, mars 30, 2011
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André Breton, L' amour fou
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La vie est lente et l'homme ne sait guère la jouer. Les possibilités d'atteindre l'être susceptible de l'aider à la jouer, de lui donner tout son sens, se perdent dans la carte des astres. Qui m'accompagne, qui me précède cette nuit encore une fois ? Demain reste fait de déterminations bon gré mal gré acceptées sans tenir compte de ces boucles charmantes, de ces chevilles pareilles à des boucles. Il serait temps encore de reculer.
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André Breton, L' amour fou
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mardi, mars 29, 2011
lundi, mars 28, 2011
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écorces

L.A. photographies,
écorces
L’écorce n’est pas moins vraie que le tronc. C’est même par l’écorce que l’arbre, si j’ose dire, s’exprime. En tous cas se présente à nous. Apparaît d’apparition et pas seulement d’apparence. L’écorce est irrégulière, discontinue, accidentée. Ici elle tient à l’arbre, là elle se défait et tombe entre nos mains. Elle est l’impureté qui vient des choses mêmes. Elle dit l’impureté – la contingence, la variété, l’exubérance, la relativité – de toute chose. Elle se tient quelque part dans l’interface d’une apparence fugitive et d’une inscription survivante. Ou bien elle désigne, précisément, l’apparence inscrite, la fugitivité survivante de nos propres décisions de vie, de nos expériences subies ou agies.
D.H.
écorces , Minuit
C’est un petit livre
à ranger aux côtés de plus grands :
Si c’était un homme
de Primo Levi
Etre sans destin
de Imre Kertész
sinon que
ceux-là furent des témoins
et Georges Didi-Huberman
un archéologue du temps présent.
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L.A. photographies,
Betula Alba, les Saisies, mars 2011
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sous la Palette, les Saisies, mars 2011
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lettre de l' Esprit
pour toi ces quelques fragments de Clair de terre
et d'union libre
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Toi
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à la chevelure de feu de bois
aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
aux cils de bâtons d'écriture d'enfants
aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
aux yeux pleins de larmes
de panoplie violette et d'aiguilles aimantées
Le Fleuve sidéral, penché, charrie mille voiles dansantes :
Voici qu'en songe mon âme retourne au palais d' En-haut ;
Une voix céleste
me demande, pressante, à quel lieu je me rends.
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" Longue encore est la route, déjà le soleil se couche ;
En vain ai-je accompli quelque merveille en poésie ... "
L'oiseau géant s'envole au gré du vent sans limite...
Ne faiblis point ô souffle,
emporte ma barque vers les îles désirées !
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avec Li Qingzhao ( XII e siècle)
dimanche, mars 27, 2011
Domenico Ghirlandaio, ; .
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Inhabituelle est la présence aux côtés des deux protagonistes des demi-soeurs de la Vierge Marie, filles des deuxième et troisième mariages d'Anne.
Marie de Salomé joint les mains en un geste de prière.
Elisabeth s'agenouille devant la Vierge Marie : en général, l'art toscan tend à privilégier cette pieuse attitude de la part de la cousine plus âgée. La Vierge Marie répond au geste d'Elizabeth en l'invitant avec empressement à se relever : la scène est une illustration de la bonne attitude du fidèle, qui se prosternant devant la Vierge, en reçoit aussitôt réconfort et consolation.
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Du tohu-bohu d'où émerge la Genèse, une musique subtile surgit. Les Furies prophétiques font flamber son courant, qui brûle d'érotisme mystique au Cantique des Cantiques ; longuement saisi dans les tourbillons des Psaumes aux versets rythmés, son flux s'assagit, puis exulte et jubile, magnifique, à la Visitation ; s'étalant sur toute la voûte des cieux, il occupe en gloire la campagne, la nuit où naît le Messie ; alors, les anges musiciens quittent la scène pour laisser la place au Verbe, avant que le vent et le feu, au matin de Pentecôte, le dispersent en un delta aux mille bras, par l'éventail multiplié des langues.
. Du tohu-bohu d'où émerge la Genèse, une musique subtile surgit. Les Furies prophétiques font flamber son courant, qui brûle d'érotisme mystique au Cantique des Cantiques ; longuement saisi dans les tourbillons des Psaumes aux versets rythmés, son flux s'assagit, puis exulte et jubile, magnifique, à la Visitation ; s'étalant sur toute la voûte des cieux, il occupe en gloire la campagne, la nuit où naît le Messie ; alors, les anges musiciens quittent la scène pour laisser la place au Verbe, avant que le vent et le feu, au matin de Pentecôte, le dispersent en un delta aux mille bras, par l'éventail multiplié des langues.
Michel Serres, Musique
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samedi, mars 26, 2011
Ame-no-uzume, " la Femme céleste outrageuse ",
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enveloppa ses hanches de mystérieux courants verts du mont Kagu, se fit un bandeau de la tête avec des feuilles de nishikigi, attacha de l'herbe de bambou en guise de bracelet, et plaça une table d'harmonie devant la grotte où demeurait la déesse du Soleil.
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Elle dansa et tapa du pied jusqu'à ce que cela résonne partout aux alentours, elle dansa comme une déesse possédée, s'arracha les bouts de sein, abaissa sa ceinture jusqu'à ce qu'on voie dans le monde ici-bas, et la Plaine des cieux supérieurs résonna des rires, des clameurs et des sifflements de milliers de dieux qui s'étaient rassemblés pour jouir du spectacle.
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Jean Herbert
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source texte, Montagnes et rivières sans fin, Gary Snyder
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Adresse aux vivants
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Adresse aux vivants
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La peur, en tant qu'argument économique, consiste à fermer portes et fenêtres alors que l'ennemi est déjà dans la maison. Elle accroît le danger sous couvert de s'en protéger. Susciter la frayeur d'une terre transformée en désert, d'une nature systématiquement assassinée n'est-ce pas encore une façon de se murer, pour y périr, dans le cercle vicié de la marchandise universelle ?
En détruisant les remparts de l'en fermement agraire pour les reconstruire plus loin aux limites de la rentabilité, l'expansion marchande a rameuté le troupeau des terreurs à la frontière d'un univers moribond et d'une nature à revivifier.
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Montagnes et rivières sans fin, Gary Snyder
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Je reçois ton écho bien vivant dans la mer de l'information
depuis ton socle de New York.
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Érables, chênes, peupliers, gingkos
Feuilles nouvelles, " vert nouveau " sur une corniche
D'une petite élévation escarpée, coincée entre les arbres
Petites taches pommelées du chaud soleil
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Je me réveille dans un oeuf de lumières scintillantes
extrêmement vivant dans la Combe de Sa voix
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Montagnes et rivières ne sont jamais les mêmes
sous le pas sous le pas la terre tourne...
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Je reçois ton écho bien vivant dans la mer de l'information
depuis ton socle de New York.
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Érables, chênes, peupliers, gingkos
Feuilles nouvelles, " vert nouveau " sur une corniche
D'une petite élévation escarpée, coincée entre les arbres
Petites taches pommelées du chaud soleil
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Je me réveille dans un oeuf de lumières scintillantes
extrêmement vivant dans la Combe de Sa voix
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Montagnes et rivières ne sont jamais les mêmes
sous le pas sous le pas la terre tourne...
vendredi, mars 25, 2011
Lorenzo Lotto
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Recanati, pinacoteca communale.
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L' ordre parfait qui règne dans la chambre de Marie est une allusion aux vertus de la Vierge, mais aussi à la netteté des projets divins.
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La Vierge Marie est ici représentée au moment de la conturbatio, c'est-à-dire du trouble ou même de la frayeur que provoquent en elle l'arrivée de l'ange et ses paroles.
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Dans cette interprétation dynamique de la scène de l' Annonciation, Dieu le Père semble presque, mains jointes, plonger du haut du ciel vers la Vierge Marie.
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Gabriel qui apporte le lys, s'adresse à la Vierge Marie avec un geste péremptoire ( étymologiquement, son nom hébraïque signifie " Dieu est fort " ). Cependant, l'archange s'agenouille devant le mystère de l'incarnation.
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Le chat qui se sauve, le dos arqué, est un détail réaliste, mais aussi une allusion évidente au mal qui s'enfuit devant la révélation de la puissance divine : au Moyen Âge et à la Renaissance, le chat est en effet un animal chargé de valeurs symboliques négatives, associé aux sorcières et au démon.
jeudi, mars 24, 2011
Aujourd'hui
où il est loisible d'installer l'oraison
Les yeux de mes yeux s'ouvrent
les oreilles de mes oreilles entendent
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je te chante et j'en rougis
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100 % ensoleillé
un vrai beau bleu
rêve adorable de ciel sur les Saisies
;où il est loisible d'installer l'oraison
avec le Chant de mon Veilleur
Maxence Caron
;Il nous a donné l'accès au domaine le plus intime de l'âme, où rien ne peut nous atteindre et tout est jubilation et accueil de séraphiques caresses (...) si nous refusons ce domaine d'âme, alors la conscience se damne.
.Les yeux de mes yeux s'ouvrent
les oreilles de mes oreilles entendent
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je te chante et j'en rougis
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100 % ensoleillé
froid le matin très doux l'après-midi
avec bouffées de foehn possibles
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Ready-Made
terme inventé par Marcel Duchamps
en 1915
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Marcel Duchamp, roue de bicyclette
Ready-Made
terme inventé par Marcel Duchamps
en 1915
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Marcel Duchamp, roue de bicyclette
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pour décrire un objet pré-existant, souvent utilitaire et ordinaire choisi par un artiste et promu au rang d'objet d' " art " . Le ready-Made a connu plusieurs variantes : le " ready-made assisté " ( l'objet opère un léger changement ou un ajout à l'objet ), le " ready-made réciproque " ( l'objet d'art est placé dans un certain contexte, où il devient un objet de tous les jours ), enfin, le " mademade ", une invention d'Art & langage ( l'artiste fait quelque chose qui n'est pas de l'art, avant de le caractériser comme étant de l'art).
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mercredi, mars 23, 2011
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Face à la catastrophe, la force de l'art.
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Au Japon,
la culture et les arts expriment
depuis les origines
un sentiment très fort de
fragilité de la vie.
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Face à la catastrophe, la force de l'art.
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Au Japon,
la culture et les arts expriment
depuis les origines
un sentiment très fort de
fragilité de la vie.
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( 1760-1849 ), extraite des 36 vues du mont Fuji est conservée
à la fondation Claude - Monet de Giverny, dans l'Eure.
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Pour Frédéric Worms,
la catastrophe provoque la pensée et oblige
la catastrophe provoque la pensée et oblige
à poser la question :
A quoi tenons - nous ?
A quoi tenons - nous ?
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Comment
la philosophie aide-t-elle à penser
la catastrophe ?
la philosophie aide-t-elle à penser
la catastrophe ?
La Croix mercredi 23 mars 2011
" D'où jaillit la musique ? Des bruits du monde ? Des clameurs issues des assemblées ? De nos émotions ? Et comment la définir ? Rien de plus difficile que de répondre à ces questions. J'ai préféré dire ce qu'elle est en trois contes.
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Légendaire, le premier suit la vie d'Orphée, son initiation auprès des Bacchantes et des Muses, puis sa plongée dans les Enfers à la recherche d' Eurydice, son amante. Comment aimer en musique ?
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Autobiographique, le deuxième envahit le grand Récit de la connaissance qui devient ici une Grande Symphonie. Peut-on penser en Musique ?
Biblique enfin, le dernier psalmodie, de la Genèse à la Nativité. Doit-on louer en musique ? "
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Michel Serres
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Essai Le Pommier ! édition
lundi, mars 21, 2011
La prise de la terre à témoin :
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la main droite,
paume tournée vers l'intérieur,
touche le sol près du genou droit.
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La méditation :
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les bras sont légèrement fléchis,
les mains posées l'une sur l'autre,
les paumes tournées vers le ciel et les pouces joints.
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La sauvegarde :
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la main droite s'avance,
doigts levés,
le pouce légèrement replié devant l'index,
la paume tournée vers l'extérieur.
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La charité :
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le bras est à demi plié,
la main ouverte et dirigée vers le sol,
paume en dehors.
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L'offrande :
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les mains sont jointes paume contre paume à la hauteur de la poitrine,
du front ou bien au-dessus de la tête.
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la main droite,
paume tournée vers l'intérieur,
touche le sol près du genou droit.
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Il prenait ainsi la terre à témoin des bienfaits accumulés.
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La méditation :
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les bras sont légèrement fléchis,
les mains posées l'une sur l'autre,
les paumes tournées vers le ciel et les pouces joints.
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La sauvegarde :
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la main droite s'avance,
doigts levés,
le pouce légèrement replié devant l'index,
la paume tournée vers l'extérieur.
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La charité :
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le bras est à demi plié,
la main ouverte et dirigée vers le sol,
paume en dehors.
L'offrande :
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les mains sont jointes paume contre paume à la hauteur de la poitrine,
du front ou bien au-dessus de la tête.
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forêt de Bisane, les Saisies, mars 2011
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Les mudra, une iconographie codifiée dans ses moindres détails.
Aujourd'hui le ciel des Saisies où, la pâleur intacte du bleu sans mélange.
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le ciel était tout entier fait de ce bleu radieux et un peu pâle comme le promeneur couché dans un champ le voit parfois au-dessus de sa tête, mais tellement uni, tellement profond qu'on sent que le bleu dont il est fait a été employé sans aucun alliage et avec une si inépuisable richesse qu'on pourrait approfondir de plus en plus sa substance sans rencontrer un atome d'autre chose que de ce même bleu.
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avec Proust, La Prisonnière ( Quarto Gallimard / P. 1908)
dimanche, mars 20, 2011
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Poésie
de la rumeur tournante et
bondissante
.
traits des orients et caractères des
nuits humaines
les chemins ne vont que les
uns aux autres
et on retrouve toujours
les mêmes
.
Marguerite :
.
l'or est au centre
et les pétales y convergent
candides
.
une chose que l'on a grande hâte de voir
Poésie
de la rumeur tournante et
bondissante
.
stigmate
derrière l'arrête de droite
traits des orients et caractères des
nuits humaines
les chemins ne vont que les
uns aux autres
et on retrouve toujours
les mêmes
.
les jours se ressemblent
les étonnements de l'enfance
ne sont jamais
très loin
Marguerite :
.
l'or est au centre
et les pétales y convergent
candides
Red et Judex
en majesté dans une mandorle
diagonale de la grâce
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une chose que l'on a grande hâte de voir
ou d'entendre :
la lettre d'une personne
aimée.
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