jeudi, avril 02, 2009


l'émerveillement ouvre ce qui est fermé. (Heidegger)
Meilleurez-vous en vous emparadisant. (Ph.S.)

L'ensemencement et la greffe

L'exemple de l'ensemencement, le principe de la greffe leur furent donnés par la nature elle-même, créatrice de toutes choses, qui leur montrait que les baies et les glands tombés sur le sol produisaient dans la saison des essaims de rejetons s'élançant au pied des arbres...
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On aurait dû sans douter que toute cette beauté n'était pas là par hasard...
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Avec Lucrèce, de la nature & Emanuela Burgazzoli, Greffes

Autoportrait dans le tableau


avec Pierre Buraglio (1939) d'après... le Caravage - Narcisse, 1984
mine graphite sur papiers calques découpés, colle, scotch et clous.
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L.A. photographie, centre Pompidou, mars 2009

Regarde

couleurs et aspects sont divers
formes par centaines
et par milliers

tête inclinée en un salut
tu t'étends à tout
oiseau dans le Pin et cet épaisseur d'air
Espace Temps et délire

Tussilage à terre
et montagne et aussi par-dessous
instant par instant
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Par l'oreille Verbe Pollen
Souffle et lumière.
L.A. photographie & crayons, mars 2009.

Au mont du lac aux oies sauvages

Fang Gongyi (Yuan)
Forêt de Gemmes aux mont sacré
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A partir du 9 du 3e mois lunaire (de 1613), je quitte le mont de la Terrasse Céleste. Le 10, j'atteins la Carrière Jaune. Alors que le soleil déjà décline, je sors par la porte du Sud, fais une trentaine de lis, et passe la nuit à Ba'ao, les Huit Combes.
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Le 11, vingt lis, ascension de la chaîne du mont en Cuvette , en direction des sommets du mont du Lac aux Oies Sauvages. Tel des nénuphars, ils sont fichés dans l'azur, et leurs cimes abruptes accaparent le regard. Encore vingt lis, puis déjeuner au relais de la Grande Epine. En franchissant, au sud, un torrent, je vois un amas de roches rondes sur un sommet de l'ouest, que mes gens me désignent comme étant les deux Bonzes ; je soupçonne qu'il s'agit de la falaise du Vieux Bonze, mais ce n'est guère ressemblant. Cinq lis plus loin...
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Xu Xiake

Voyageur - Géographe - Poète


Xu Xiake (Hsü Hsia-k'e) (1587-1641), qui est, de très loin, le voyageur-géographe le plus éminent de la fin des Ming, a consacré sa vie à parcourir, avec une énergie et une endurance inlassables, l'immense empire chinois de l'époque. Voyageur-né, il était insatiablement curieux des beautés et de la diversité de son pays, mais décidé aussi à explorer plusieurs régions mal connues de son temps, ou à corriger des erreurs géographiques qu'il avait soupçonnées ou repérées très tôt. Ses " relations de voyage " (youji),narrant au jour le jour le détail précis de ses nombreux périples et de ses découvertes, se situent à égale distance chronologique des récits de Marco Polo et des relations de Sven Hedin, avec lesquels elles soutiennent la comparaison. L'ampleur des écrits de Xu Xiabe, leur qualité littéraire, leur richesse documentaire, leur souci scientifique d'exactitude et de vérité sont déjà remarquable, mais ce qui, par ailleurs, rend cette oeuvre si attachante, c'est la personnalité qui s'y révèle, fût-ce avec une extrême et pudique discrétion. On y devine un homme courageux et persévérant dans ses entreprises, certes, mais surtout, un tempérament original, entier, généreux, exempt de toute vanité ou mesquinerie. De cet homme, on pourrait dire qu'il vécut en bonze, qu'il oeuvra en savant, et qu'il écrivit en poète. Car son talent fut tel que, de l'avis unanime des lettrés chinois, son oeuvre constitue un monument de première grandeur de la prose de la fin des Ming.
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Xu Xiake
Randonnées aux sites sublimes
traduit du chinois présenté et annoté par Jacques Dars
Connaissance de l'Orient
collection UNESCO d'oeuvres représentatives
Gallimard