mardi, avril 08, 2025

le nid palpite dans les houx


poésie 

tous les embrayages sur différents discours 
toutes les variations rythmiques 
toutes les bifurcations 
tous les passages 

elle travaille
dans 
l’atome 
le neutron 
la physique quantique 
le quark 


l'éternité contient plus d'un divin secret



























elle sait reconnaître la filière à neutrons rapides 
le réacteur

elle sait vite 
remplacer 

une particule entrante par son antiparticule
sortante 


l’œil plein des visions de l'ombre intérieure




il n’est pas impossible 
qu'elle devienne une rotative huilée 
sans mobile publiant deux ou trois fois par jour 
les nouvelles de l’éternel 
non-retour 


faut surtout habituer l’ensemble à être 
poitrine main 
souffle 
voix 




ombre la 
rosée du 
temps dans les 
voix 

elle laisse chuchoter les fleurs














 













étant 
l’énormité 

je vois l’immensité 

je vois toute la nuit et toute la clarté 

je vois le dernier lieu 

je vois le dernier nombre

et 
ma prunelle 
atteint 
l’extrémité de l’ombre 

 

je suis

le regardeur infini

Victor H.






















dans ma main

j’ai tout

le temps 
l’esprit 
hier aujourd’hui demain


je vois 

les trous de taupe et les gouffres d’aurore

Tout  

et 

là même où rien n’est plus 

je vois encore


je sais tout 

je vois tout 




















ce point
vague et lointain ...

cette blancheur
est plus que toute cette nuit



















l’abstention électorale 

est 

une objection muette et construite qui fait baisser 
le niveau de la majorité

devenue majoritaire elle signifie l’opposition de la masse ainsi croissante d’un peuple à l’équipée sans cesse amaigrie de ceux qui sans soutien ni socle exercent le pouvoir 

l’abstention met à nu les cambrioleurs de la souveraineté  

elle est l’arme dont use le vote pour qu’éclate au jour l’oligarchie et elle est la noblesse dont use la démocratie altière afin qu’on lui rende la réalité de son exercice 

face à l’injonction piégée des corrompus de la nouvelle bourgeoisie invitant au scrutin comme à un devoir dont ils ont défini pour eux les façons d’utilité l’abstention est 

le vote du non qui ne dit jamais oui


Maxence Caron


















l’abstention élective est cette affinité avec la grandeur qui refuse l’existence des eunuques politiques et des dégradants partis que par le travail et l’impôt le sang du Pauvre paie afin qu’on le nie 

l’abstention est une dilection électorale  

elle est la mémoire de la démocratie lors assassinée par l’indignité du narcissisme député que la république depuis longtemps n’est plus 

donnez-moi le tiers d’un peuple cohérent que son abstention ranime et je lui indiquerai sur-le-champ le chemin de ses royaumes naissants  


















ANABASE


écrite étroite entre les murs
impraticable-vraie
cette
montée et retour
dans l'avenir clair-cœur

là-bas

môles
de syllabes couleur


mer loin
dans le non-navigué




























puis
espalier de bouées
bouées-chagrin
avec
beaux comme secondes bondissants
les reflets du souffle  sons
de la cloche lumineuse
dum dun un
unde suspirat
cor
répétés
rédimés
nôtres

du visible de l'audible
le mot-tente
qui se libère

ensemble

un boomerang sur des chemins de souffle
ainsi va puissant
d'ailes le
vrai  sur les orbes
des étoiles baisé
par les éclats des mondes grêlé
par les grains du temps sa poussière devenant
orphelin avec vous
lapilli rendu
nain minuscule a -
néanti
déporté et rejeté
rime de soi-même
ainsi il vient
au vol ainsi il
revient retourne
pour s'arrêter le temps
d'un battement de cœur d'un millénaire comme
la seule aiguille dans le cercle
que décrivait
une âme
son âme
que chiffrait
une âme







une montée dans l'avenir clair-cœur

un bruit de clefs là-haut dans l'arbre

une amande vide bleu roi 

une couronne de la fleur sauvage

un retour dans le non-navigué

un reflet

une cloche lumineuse

une bouée-chagrin  

un boomerang sur des chemins de souffle

un battement de cœur

un millénaire comme la seule aiguille dans le cercle

une âme 

une petite flamme de demi-mensonge

















 



anabase 

en grec ancien ἀνάβασις / anabasis signifie 

montée  ou  ascension 



le terme  
anabase  désigne 
une longue expédition militaire 
en référence à l'anabase de Xénophon 
employé dans 
le sens  



ascension 
dans le haut pays  

ou  

expédition 
de la mer vers 
l'intérieur montagneux 
d'un pays
 




























l'anabase 
désigne spécifiquement 
la conquête de l'Empire perse par Alexandre le Grand 
et l'expédition jusqu'en Inde 
au IVe siècle av. J.-C.



l'anabase d'Antiochos III  
la reconquête des satrapies orientales 
par le roi séleucide Antiochos III 
au IIIe siècle av. J.-C.

















l'anabase de Xénophon 
rapporte l'expédition de Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxès II et la retraite des Dix Mille en 401 av. J.-C.

l'anabase d'Arrien 
85-146 raconte la conquête de l'Asie par Alexandre le Grand

anabase 
est un poème de 
Paul Celan publié en 1963 dans le recueil Die Niemandsrose 
La Rose de personne 

anabase 
est le mot utilisé par Alain Badiou pour en faire un concept central de son étude sur le XXe siècle dans le Siècle  éditions du Seuil 2005

anabase 
dans la divine comédie de Dante
est l'allégorie du Paradis


 
anabase 
désigne la montée 
de l'esprit à l'origine dans les cultes à mystères



anabase 
est un terme de musique des anciens Grecs 
indiquant une mélodie ascendante 
appelée aussi 
euthia ou 
lepsis



anabase 
désigne la phase 
d'aggravation d'une maladie






























un livre 

qui refuse 
toute contextualisation de son geste 

qui évite
toute anecdoticité 

tout lyrisme 

tout argument 
conçu et offert logiquement 
systématiquement 





























un livre 

où 
dominent 

le fragment 
l’ellipse

une discontinuité
 
une signifiance 
ancrée 
dans 

une référentialité instable 
peu attribuable



























 

une longue anabase 

dans l’intériorité de nos rapports au monde 
à leurs possibles et leurs
improbables 



une disposition primitive

UDP





























choses rêvées  et  choses vues  

s’échangent
traversent 
le même brouillard

le réel est superbe 
toujours

mais 
tout le monde 
s’ennuie et saute des pages 



tout ce qui arrive est contraint  
par le cadre  qui distingue l’intérieur de l’extérieur 

le corps 
joue son rôle de corps 
c’est à peine s’il se sent tomber 





























les pierres 
voient venir le feu depuis toujours 


tout le passé est innocent  
mais 

les choses mortes  
rendent d’avance nos vies inhabitables 


l’aboiement 
se détache du chien et se met à courir dans l’air 
croisant 

le ronronnement du moteur resté 
loin derrière  



endormi 
le bûcheron répète son geste 
mon élan  continue sans moi un instant 
comme la vie
sur sa lancée




un fleuve 
divise toute chose 
aucun pont n’y peut rien  
mais 

en se hâtant beaucoup 
on peut se baigner deux fois dans la même frontière 
ou la traverser
 
déçu de trouver sur l’autre rive 
le reflet de celle-ci