mardi, avril 08, 2025

choses rêvées  et  choses vues  

s’échangent
traversent 
le même brouillard

le réel est superbe 
toujours

mais 
tout le monde 
s’ennuie et saute des pages 



tout ce qui arrive est contraint  
par le cadre  qui distingue l’intérieur de l’extérieur 

le corps 
joue son rôle de corps 
c’est à peine s’il se sent tomber 





























les pierres 
voient venir le feu depuis toujours 


tout le passé est innocent  
mais 

les choses mortes  
rendent d’avance nos vies inhabitables 


l’aboiement 
se détache du chien et se met à courir dans l’air 
croisant 

le ronronnement du moteur resté 
loin derrière  



endormi 
le bûcheron répète son geste 
mon élan  continue sans moi un instant 
comme la vie
sur sa lancée




un fleuve 
divise toute chose 
aucun pont n’y peut rien  
mais 

en se hâtant beaucoup 
on peut se baigner deux fois dans la même frontière 
ou la traverser
 
déçu de trouver sur l’autre rive 
le reflet de celle-ci





























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