Monostiques minéraux
Sur le plateau calcaire les pierres blanchies par le vent conservent la mémoire lente des pas du gel et du silence
La falaise se dresse sans intention stratifiée de siècles offrant au regard une patience plus vaste que l’histoire humaine
Entre les éboulis la lumière glisse à ras du sol révélant la rugosité exacte du monde avant toute parole
Le désert minéral respire à peine mais chaque grain de sable soutient une architecture invisible de temps accumulé
La montagne masse immobile en apparence travaille pourtant sans relâche se fissurant s’effritant s’inclinant vers l’avenir
Monostiques cosmiques
Dans l’étendue nocturne les étoiles disposées sans centre apparent composent une géométrie que l’esprit ne peut épuiser
La Voie lactée traverse le ciel comme une poussière consciente indifférente à nos calculs et à nos récits de durée
Au bord du monde visible l’espace s’ouvre sans seuil laissant dériver les galaxies dans un calme sans mesure
Le ciel profond n’est pas vide mais saturé de distances de vitesses de naissances lentes que nul regard ne contient
Sous la rotation silencieuse des sphères la Terre poursuit son geste discret minuscule précis inscrit dans un ordre sans témoin
monostique épigramme inscription en un seul vers

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire