dimanche, décembre 14, 2025



TON 618 


n’est pas un objet 

c’est une absence qui a appris à briller



au bord du temps observable là où la lumière arrive essoufflée 

après dix milliards d’années de chute 

il existe un gouffre si massif 

que même les nombres y perdent leur voix


TON 618 



















un nom humain posé sur un vertige

un trou noir si vaste qu’il ne dévore pas seulement la matière 

mais aussi nos intuitions sur 

l’échelle la durée le sens


autour de lui

la réalité s’enroule comme un fleuve de feu



le gaz  

la poussière 

les étoiles défaites y tourbillonnent

chauffées jusqu’à devenir mémoire 

incandescente


avant de disparaître

la matière crie en lumière



c’est cela le quasar 

l’agonie lumineuse de l’univers 

un chant de mort si puissant qu’il traverse les âges 

pour atteindre nos yeux fragiles




TON 618 

ne se déplace pas 

c’est le cosmos qui glisse vers lui


son horizon n’est pas une frontière mais 

une question sans réponse




le temps ralentit 

s’étire puis abdique


ce qui franchit ce seuil ne meurt pas 

cela cesse simplement 

d’avoir un récit


il est plus massif que des milliards de soleils

et pourtant 

il est vide

 

Vide 

comme une idée ultime 

Vide 

comme le silence après la dernière pensée



dans son cœur

aucune explosion

aucun enfer flamboyant 

seulement une densité absolue

une gravité si pure qu’elle courbe l’être lui-même




TON 618 

est peut-être 

une métaphore cosmique 

la preuve que l’univers

malgré toute sa lumière est façonné par des abîmes 

que ce qui domine n’est pas ce qui existe

mais ce qui attire 




le centre n’est pas toujours 

un lieu

mais
 
une perte




et nous

poussières conscientes

regardons ce monstre lointain et l’appelons par un nom

comme pour nous rassurer

mais 


TON 618 


n’a que faire de nos mots 

il attend

il attend depuis toujours
































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