l’art de se connaître soi-même
n’a rien d’une illumination soudaine ni d’un miroir
parfaitement poli
c’est un travail discret
qui procède par petites secousses
par déplacements imperceptibles
comme si l’on réajustait
un instrument de mesure intérieure
se connaître
ce n’est pas saisir une essence
mais remarquer des lignes
des variations
des inflexions du regard
on découvre moins un moi
qu’une manière d’être traversé
par le monde
par les autres
par le temps
l’art commence
lorsqu’on admet l’absence de centre fixe
et que pourtant
on continue de tracer une orientation
fragile mais tenable
c’est une pratique d’attention
observer ce qui en nous
résiste cède dérive
sans dramatisation ni refus
avec une précision douce presque neutre
et peut-être qu’alors
au lieu de se connaître
on apprend simplement
à ne pas se fuir
à vivre au plus près
de ce qui se déploie en nous
comme une vérité continue
et toujours inachevée
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