avancer dans l’incertitude
entouré d’ombres qui glissent et se détachent du couchant
silhouettes mobiles dans une lumière vacillante…
le sol d’abord muet commence à rendre compte de ce qui le traverse
poussière déplacée cailloux qui s’ajustent
herbes pliées par un souffle
sans origine
rien n’annonce une direction
seulement la persistance d’un pas après l’autre
les ombres ne cherchent pas à signifier
elles passent se recomposent
s’effacent dans l’angle d’un arbre puis réapparaissent presque identiques
presque autres.
la lumière
elle aussi négocie son retrait
elle glisse sur les surfaces, hésite à quitter les choses comme si
chaque contour réclamait un dernier inventaire
dans cet intervalle
ni jour ni tout à fait nuit
le monde semble réduit à ce qu’il est
matière posée là sans intention prête seulement à être vue
tant qu’il reste assez de clarté
le chemin n’offre pas de récit
il avance pour la seule raison qu’il existe ligne simple
sans promesse
et l’on comprend en suivant cette ligne que l’incertitude n’est pas un obstacle
mais la forme exacte du présent
un territoire sans emphase
où chaque pas confirme seulement qu’on est encore là

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