lundi, novembre 10, 2025

 



on the road again 

novembre

2025

recommencer à vivre librement

voyager

retrouver le mouvement de la vie et la musique












sur la route du Cormet d'Arêches avec mes amis



la route s’ouvre 
dans le souffle elle n’est ni départ ni retour 
mais ce qui emporte le pas et le mot ensemble 



André Du Bouchet  

avance dans la poussière du monde 

la route c’est la page blanche qu’il traverse 

le blanc qu’il respire 

la marche devient phrase sans fin 

elle bute s’interrompt reprend comme la langue haletante du vent 

chaque mot posé est un caillou chaque silence une halte 

la route n’est pas devant 

elle est sous le pied dans le mouvement même d’avancer 

le réel s’y défait et se refait dans le souffle du présent 

le poète marche et écrit 

pour se tenir dans l’air pour être là où rien ne dure 

la route est ce qui demeure quand tout s’efface 

une trace qui s’éloigne de son propre tracé



Arthur Rimbaud 

déjà 

marchait dans le feu des routes avec la bouche pleine d’espace 

il voulait traverser le monde pour traverser le langage 

la route chez lui c’est la brûlure 

la fuite 

l’éclat d’une vision qui s’échappe 

il marche pour sortir de la parole 

pour devenir ce qu’il voit et ce qu’il ne voit pas dans la poussière

il jette la poésie comme on jette son nom sur la terre ouverte 


André Du Bouchet 

lui reprend la marche 

non pour fuir mais pour tenir 

dans la lumière tremblée là où le mot 

s’accorde 

à la pierre au souffle 

au froid


la route passe entre eux comme une ligne d’air 

elle relie la révolte à la patience 

Rimbaud déchire Du Bouchet respire 

mais l’un et l’autre savent que le monde n’est pas derrière ni devant 

qu’il est dans la marche nue 

dans le pas qui cherche sans atteindre 

dans la parole qui s’efface pour laisser passer la terre


ainsi la route n’est pas voyage 

elle est présence 

elle ne conduit pas 

elle tient le poète dans la tension de l’inachevé 

un passage sans fin 

où le silence et le vent font signe au lieu des mots



*



chaussures sur la route
le monde danse sous mes pas
rire et vent s’élancent


chemins sans fin s’étirent
le souffle du matin m’accompagne
je vais où je vais


à nouveau sur la route
le ciel et la terre me suivent
mes pas tracent la vie















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