vendredi, novembre 07, 2025

ne 
désespère 
pas 

jamais 


le monde tourne même quand tu crois qu’il s’arrête 

le thé infuse même quand l’eau refroidit  

tout ce que tu crois figé continue de se transformer 

imperceptiblement 

comme une feuille qui libère sa couleur 

dans la lenteur d’un matin gris 












il n’y a pas de fin il n’y a que des passages 

des arômes qui se déplacent dans la mémoire du temps 

nous sommes là 

suspendus à l’attente 

d’un goût parfait qui n’existe pas 

seulement des instants tièdes 

des respirations entre deux brûlures 

des gestes simples versés dans la tasse 

immense de l’univers






ô le plus violent paradis 


où la douceur se déchire contre la lumière 

où chaque seconde brûle d’une éternité trop proche 

où la beauté fait mal comme 

une plaie ouverte dans le cœur du silence 


ô ce lieu sans lieu 

où la joie et la perte se confondent 

où le ciel mord la mer et la mer s’ouvre en cri 

ô le plus violent paradis 

où vivre c’est consentir à l’éclat à la chute 

à l’infime vertige d’être encore















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