mercredi, novembre 12, 2025

Mark Rothko naît en mil neuf cent trois à dvinsk dans l’empire russe aujourd’hui daugavpils en lettonie il grandit dans une famille juive pauvre son père émigre aux états unis pour fuir les persécutions la famille le rejoint en mil neuf cent treize ils s’installent à portland oregon 

Rothko apprend l’anglais découvre la peinture la philosophie les mythes il étudie un temps à yale mais quitte vite l’université il veut peindre il monte à new york découvre les musées les maîtres anciens et modernes il fréquente les surréalistes les expressionnistes il cherche une forme de peinture qui dise l’émotion nue il traverse les années trente dans la pauvreté 

l’étude la lente transformation des figures en champs colorés il comprend que la forme doit se dissoudre que la couleur seule peut contenir la présence il peint d’abord des mythes puis des abstractions pleines de symboles puis plus rien que des rectangles vibrants de lumière en suspension le rouge le jaune le noir le pourpre le brun l’orangé flottent comme des âmes à la surface du silence 











Rothko ne veut pas être abstrait il dit que sa peinture parle des émotions fondamentales la tragédie l’extase la mort la grâce il veut que le spectateur soit englouti absorbé par la couleur que la toile soit une expérience intérieure un espace de méditation il peint lentement en couches minces de transparence et de densité la surface respire la lumière vient de l’intérieur il devient figure centrale de l’expressionnisme abstrait mais se tient à distance des écoles il veut que la peinture soit prière sans dieu il travaille sur les grandes toiles pour les chapelles pour les musées pour les murs silencieux où l’on peut entrer comme dans un temple 

il vieillit dans la fatigue dans le doute la lumière s’assombrit les rouges deviennent bruns les violets se ferment les noirs montent il parle moins il s’éloigne en mil neuf cent soixante dix à new york il met fin à ses jours laissant derrière lui des murs entiers de lumière sombre des espaces pour le recueillement et le vertige il a peint non des formes mais la condition humaine dans la vibration du silence
























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