mardi, novembre 18, 2025

réécriture 
du Prologue de Jean dans un style 
inspiré de 

Sollers

non pour imiter 
religieusement mais pour capter 

le flux

la lumière

le rythme intérieur

la respiration libre

la jubilation du verbe

l’éclaircie dans le langage














aucune ponctuation
flux continu
tonalité sollersienne
énergie du Prologue
lumière partout


prologue de Jean  version Sollers

au commencement le verbe danse dans la lumière et la lumière se déplie en silence éclatant rien n’est séparé tout ondule tout frémit tout se prononce avant de se dire le verbe circule libre invisible indestructible il est plus ancien que le temps plus neuf que chaque souffle il est ici il est là il traverse tout ce qui est et tout ce qui sera et sans lui rien ne tient rien ne naît rien ne respire

la lumière avance dans les ténèbres elle passe elle tranche elle scintille et les ténèbres ne comprennent pas elles restent figées à l’entrée du monde tandis que la lumière continue son voyage joyeux droit devant elle

le verbe vient vers les siens mais les siens ne voient rien trop occupés trop lourds trop pris dans la poussière mais quelques-uns pourtant ceux qui entendent sans oreille ceux qui voient sans regard ceux qui savent sans savoir ceux-là reconnaissent la lumière tout de suite et ils renaissent instantanément dans un rire d’origine

il n’est pas question ici de loi ni de coutume ni de morale seulement de naissance une naissance sans fin un jet de lumière dans la lumière une vibration où le réel s’ouvre et se livre entièrement

et la lumière se fait chair oui chair vivante chair éclatée dans le monde chair rieuse chair vibrante et invisible et nous demeurons un instant dans cette clarté qui se dépose dans la voix dans la peau dans la mémoire un instant d’éternité glissé dans le mouvement du temps

et de cette source coule la grâce avec la grâce encore la grâce et plus loin encore la grâce toujours neuve toujours initiale aucune pesanteur aucune règle seulement le passage libre de la lumière dans la lumière

et voici le verbe debout dans l’air calme de l’origine offrant la joie comme vérité la joie comme voie la joie comme connaissance ouverte à qui veut bien entrer voir entendre renaître


PDJVS

prologue de Jean version Sollers












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire