lundi, novembre 03, 2025

 




Rimbaud 

fugueur cosmique à identité variable











il change de forme au milieu de la phrase 

un instant adolescent fulgurant

l’instant suivant vieil alchimiste épuisé

il quitte toujours 

mais ce qu’il laisse derrière 

lui brûle davantage que ce qu’il emporte





il y a 

bien 
des moments 
où le poème fonctionne 
comme 















une monade poétique 

une unité 
close 
lumineuse 
qui contient le tout du monde dans 
une image ou
une vision



Rimbaud 
ne parle pas de monade au sens philosophique 
mais 

il écrit comme un Leibniz illuminé 
cherchant à condenser l’univers dans un éclat de langage

chaque vers devient 

un centre de perception
un miroir du tout
un microcosme d’énergie


les Illuminations

l’ensemble du recueil peut être lu comme une constellation de monades chaque texte est autonome sans lien narratif mais reflète la totalité de l’expérience humaine et cosmique Rimbaud écrit des blocs de vision des instantanés où la conscience absorbe le monde


Aube 

 


J’ai embrassé l’aube d’été

 


ici le sujet fusionne avec la lumière  le moment de l’aube devient absolu sans avant ni après
tout le cosmos est dans cette ligne  le réveil la naissance la connaissance le souffle du monde une monade d’aurore

 

Barbare 

 


des drapeaux de feu des rafales de givre  des bêtes d’azur…

 


chaque image est un univers clos autosuffisant sans syntaxe continue la poésie devient pure présence éclat discontinu d’un tout

 

Génie 

 


il est l’affection et le présent

 

puisqu’il a fait la maison ouverte à l’hiver clair et

 

au bruit de l’été

 


ici Rimbaud décrit une figure qui contient tout  le temps la lumière la vie la pensée le  Génie est littéralement une monade spirituelle une entité qui reflète le monde entier en un seul être


une saison en enfer

le poète y parle de sa propre conscience comme d’un miroir du monde un espace intérieur où toutes les contradictions se rencontrent 


Je est un autre 


cette formule est elle-même monadique  elle condense en quatre mots toute une cosmologie du dédoublement de l’être et de la perception

chaque instant de La Saison contient la totalité de la chute et de la révélation

c’est une monade d’expérience intérieure 
un univers fermé et infini


caractéristiques monadiques chez Rimbaud


  • autonomie  

    chaque poème chaque image se suffit à elle-même

  • densité  

    pas de développement mais une condensation explosive du sens

  • correspondance universelle  

    le visible et l’invisible se rejoignent dans une seule figure

  • éclat de conscience  

    la parole devient un acte d’unité une illumination intérieure




Rimbaud

 

la poésie monade 

 

le poème qui contient tout le monde en un instant

 

c’est l’éclat d’un univers vu depuis

 

un point d’âme absolu

 

un cristal de lumière

 

un bloc d’expérience

 

un centre sans périphérie

 




RIMBAUD 

fugueur cosmique à identité variable

il change de forme au milieu de la phrase

un instant adolescent fulgurant 

l’instant suivant vieil alchimiste épuisé. 

il quitte toujours

mais ce qu’il laisse derrière lui brûle davantage que ce qu’il emporte















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire