vendredi, novembre 07, 2025

 

l’instant du contact  

point d’unité 
entre le visible et l’invisible 
le son et le silence le geste et le monde


trace dans la boue
le vent passe sur l’eau calme
rien ne demeure









pierre dans la mare
le ciel se plisse un instant
puis se défait clair




main sur l’écorce
le cœur du chêne répond
par un souffle lent



neige sur la mousse
le poids du monde se tait
un cri d’oiseau naît



l’aile du corbeau
frôle la lune d’hiver
l’air se souvient




pluie sur la lampe
la flamme se penche et rit
dans l’ombre humide





l’isolement 
devient espace
de présence et 
d’écoute 



chemin sans écho
mon pas seul m’accompagne
dans le soir tiède



nuit sans lanterne
le vent parle à ma place
je ne réponds pas



sur le vieux banc gris
la pluie s’assoit à côté
et ne dit rien




dans la clairière
le silence me regarde
je baisse les yeux



une tasse vide
la vapeur s’est éloignée
comme un souvenir




la séparation 
devient un miroir du silence 
et de l’être même 




je marche sans moi
l’ombre ne me suit plus
le vide écoute



aucun retour
le ciel ne répond pas
et pourtant je suis



nuit sans contour
je disparais doucement
dans ce qui voit tout



au bord du souffle
plus rien à nommer
tout me contient



seul dans l’espace
je sens battre le monde
à l’intérieur














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