l’instant du contact
point d’unité
entre le visible et l’invisible
le son et le silence le geste et le monde
trace dans la boue
le vent passe sur l’eau calme
rien ne demeure
pierre dans la mare
le ciel se plisse un instant
puis se défait clair
main sur l’écorce
le cœur du chêne répond
par un souffle lent
neige sur la mousse
le poids du monde se tait
un cri d’oiseau naît
l’aile du corbeau
frôle la lune d’hiver
l’air se souvient
pluie sur la lampe
la flamme se penche et rit
dans l’ombre humide
l’isolement
devient espace
de présence et
d’écoute
chemin sans écho
mon pas seul m’accompagne
dans le soir tiède
nuit sans lanterne
le vent parle à ma place
je ne réponds pas
sur le vieux banc gris
la pluie s’assoit à côté
et ne dit rien
dans la clairière
le silence me regarde
je baisse les yeux
une tasse vide
la vapeur s’est éloignée
comme un souvenir
la séparation
devient un miroir du silence
et de l’être même
je marche sans moi
l’ombre ne me suit plus
le vide écoute
aucun retour
le ciel ne répond pas
et pourtant je suis
nuit sans contour
je disparais doucement
dans ce qui voit tout
au bord du souffle
plus rien à nommer
tout me contient
seul dans l’espace
je sens battre le monde
à l’intérieur
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