Presset lac de montagne

novembre

2024

lac-de-montagne

un mot de pure altitude

où le silence a une profondeur verticale

un paradoxe calme 

immobile

mais né du mouvement 

glaciers rivières 

fonte

reflet du ciel

mais assis dans la pierre 

froideur et clarté

mais aussi miroir du feu intérieur

un œil du monde posé haut où la terre regarde le ciel 

à travers l’eau

 

trois éléments 
la terre l’eau et le verbe

un lieu 

où tout s’apaise 

la route la pensée la matière

paix après la traversée

pureté retrouvée après l’érosion

l’esprit en miroir qui voit le monde et s’y reconnaît

frontière 

au-dessus le ciel 
en dessous la profondeur muette

lieu d’équilibre 

entre le haut et le bas

haut dans le jour un œil d’eau veille

le vent y passe sans trace 

les nuages s’y fondent comme des pensées lavées

sous la surface la pierre rêve encore

 

froide
immobile
gardienne du premier feu

 

tout est suspendu  

le ciel ne tombe plus la terre ne retient plus

 

je m’assois sur la rive 

je me tais 

dans ce miroir le silence a un visage

résurrection silencieuse 
le poète n’est plus en marche ni en lutte

il observe 

enfin accordé aux éléments