samedi, novembre 01, 2025


 un chant libre tissé de fragments d’images et de citations


CHANT DE L’UNITÉ 

La Philosophie éternelle 

Aldous Huxley

tat tvam asi  tu es cela
le Royaume des cieux est au-dedans de vous


sous les siècles les temples les langues et les noms
une seule source murmure 
la même eau dans mille coupes
Huxley écoute 
non les prêtres mais le vent entre les colonnes
la lumière qui traverse les sutras
le silence où Maître Eckhart et Shankara
se reconnaissent
















un est le monde un le feu
un le souffle divin dans la poussière
et nous étincelles dispersées dans le vent des jours
oubliant la braise dont nous sommes nés

le moi dit 

je veux je pense je suis


le Soi répond 

celui qui perd sa vie la trouvera

alors   chute du masque
éclat du réel 


le cœur devient miroir
et le monde 

reflet



l’amour est plus vaste que les religions
là où s’éteint le moi
s’allume la compassion

ce n’est pas le monde qu’il faut fuir

mais l’ego qui nous sépare du monde


l’arbre du Bouddha pousse dans le désert d’Égypte
Rûmî danse avec François d’Assise
dans chaque regard lavé du désir
se glisse le sourire de Dieu


la science pèse les astres
mais ignore la lumière qui les fait brûler
l’homme a fait du ciel un moteur
de l’âme un oubli

Huxley parle au siècle des machines 


reviens au silence avant le bruit
au cœur avant la pensée
à l’unité avant la forme



la gnose n’est pas savoir
mais reconnaissance 


comme se souvenir d’un rêve ancien
devenu vrai


le sage ne fuit rien 


il agit sans attachement
il aime sans saisir
il connaît sans nommer

ce n’est pas ce que l’on fait qui compte

mais 

l’esprit dans lequel on le fait




Ô Perennial Philosophy
flamme qui brûle sous tous les dogmes
tapis de lumière sous les pas des saints
ombre portée du Tout dans le cœur de chacun

unité sans temple
vérité sans drapeau
amour sans nom




quand le dernier mot s’éteint
quand le dernier je se tait
alors commence le vrai chant 


le souffle de Brahman dans la poitrine du monde
le silence du Tao entre deux battements
le Verbe qui se fait lumière
et dit 

Je suis


celui qui s’oublie 

découvre l’infini en lui-même


toutes les voies 

mènent à la même cime 

mais 

les chemins sont nombreux


 

Fin du Chant

à lire 

comme 

une respiration 

une prière sans religion

un poème d’unité




***


SONG OF THE ONE

Aldous Huxley  The Perennial Philosophy

tat tvam asi tu es cela the kingdom of heaven is within you
une seule source beneath all temples all tongues all ages
a single spring murmuring under a thousand names
Huxley écoute les voix des éveillés 

Maître Eckhart Shankara Lao Tseu Bouddha sous le figuier
tous parlent la même lumière que nul mot ne peut dire

le monde est image shadow of light reflection of the Real
and the light is within non au-dessus mais au-dedans
the self is of the same nature as the divine ground
je veux je pense je me nomme puis le silence
he that loseth his life shall find it
le miroir s’efface devient pure transparence

love beyond doctrine au-delà des mots au-delà du désir
ce n’est pas le monde qu’il faut fuir mais l’ego qui nous sépare du monde

Kabir chante François d’Assise répond 
Rûmî danse avec Thérèse d’Avila
une flamme mille langues one flame many tongues
la compassion respire là où le moi s’oublie

the mind has measured the stars mais oublié la lumière qui les brûle
la science pèse les cieux mais ignore le cœur
les temples d’acier les autels de verre et l’âme sans autel
return to the silence before thought to the heart before form
reviens à la flamme cachée au battement premier

gnosis n’est pas savoir mais souvenir de ce que nous sommes avant les noms
the saint does not flee the world he walks in it transparent
ce n’est pas ce que l’on fait qui compte mais l’esprit dans lequel on le fait
ainsi le travail devient prière le souffle devient offrande
et le monde visage de dieu

o philosophie éternelle perennial flame under dogmas
vérité sans temple amour sans drapeau unité sans nom
the immanent and the transcendent one ground one breath
tout respire en tout rien n’est séparé

when the last word falls and the last I is still
then begins the true chant le souffle de Brahman dans la poitrine du monde
the Tao between two heartbeats the Logos shining through all forms
ceux qui se connaissent eux-mêmes connaissent l’éternel
he who forgets himself discovers the infinite within

et tout ce qui fut divisé se rejoint dans la lumière
there is no elsewhere only the one seeing through all eyes















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