vendredi, octobre 31, 2025

un extrait très représentatif de 
À la recherche du temps perdu de Marcel Proust 
qui illustre parfaitement 
sa recherche 

du temps 
de la mémoire involontaire 
de la sensibilité aux 
détails


Longtemps je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil me réveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler la lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de tenir le livre et de souffler la lumière. Comme je n’avais pas été attentif à la manière dont je m’étais endormi, il m’arrivait de me réveiller sans avoir la sensation de m’être endormi, et tout d’un coup de me trouver dans une obscurité complète, sans plus savoir où j’étais, sans souvenir précis du monde que j’avais quitté, et d’éprouver le vertige du retour dans le temps présent













mémoire involontaire 

le sommeil et le rêve 
sont liés à la conscience de soi et au temps perdu

flux de conscience  

phrases longues 
enchaînements fluides qui suivent la pensée et la perception

sensibilité aux détails 

chaque geste banal devient 
un révélateur du temps et de la vie intérieure

thème central  

le temps
la mémoire et le vertige de l’existence






version radicale et visuelle 
où chaque mot ou petit fragment de Proust 
flotte seul sur la page 

flux de conscience et  vertige 
du temps perdu 



longtemps
je
me
suis
couché

de
bonne
heure

mes
yeux
se
fermaient

si
vite

que
je
n’avais
pas
le
temps

de
me
dire

je
m’endors

une
demi‑heure
après

la
pensée

qu’il
était
temps

de
chercher
le
sommeil

me
réveillait

je
voulais
poser
le
volume

que
je
croyais
encore

dans
mes
mains

souffler
la
lumière

je
n’avais
pas
cessé

en
dormant

de
tenir
le
livre

et
de
souffler
la
lumière

je
ne
savais
plus


j’étais

le
monde
disparu

le
vertige

du
retour

dans
le
temps
présent




vertige de retour dans le temps

présent présent présent présent







le temps revient sur lui-même comme une eau sans rive 
il se plie se déplie se respire et se recommence 
nous marchons dans sa spirale 
sans savoir si l’aube vient avant ou après la nuit 
chaque instant est un miroir du suivant et du précédent 
le désir y circule comme un feu lent 
cherchant sa forme son repos sa flamme encore 
nous sommes le battement entre deux éternités 
l’écho d’un souffle qui se souvient d’avoir brûlé 
nous appelons cela vivre et cela recommence 
toujours toujours dans le cercle sans fin 
où le temps se confond 
avec le désir






































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