jeudi, octobre 09, 2025

le chant des lettres

réveille l’ombre des sens

le monde s’éclaire


le chemin mystérieux va vers l’intérieur 



aller vers l’intérieur
c’est entreprendre le voyage le plus difficile
celui qui ne mène pas à un lieu mais à une conscience

le mystère n’est pas dans le monde
mais dans la manière dont nous le percevons

chaque être humain porte en lui un labyrinthe d’émotions
de pensées et de désirs où se dissimule 
la vérité de son existence






























le  chemin intérieur  est 
un processus de connaissance de soi à la fois 
rationnel et intuitif 

comprendre ce qui en nous perçoit 
juge espère 
souffre


l’extérieur —
la société la technique la distraction 
nous pousse à la dispersion 

l’intérieur lui 
invite à la réunification

c’est le passage du multiple à l’unité 
du tumulte à la clarté




d’un point de vue métaphysique 
ce chemin n’est pas seulement psychologique : il est ontologique

aller vers l’intérieur 
c’est se rapprocher de l’Être lui-même

si tout ce qui est visible
 n’est que reflet ombre ou phénomène
alors l’intériorité est la source du réel le lieu où l’univers
 se pense et s’incarne




le chemin mystérieux mène à la présence pure
à cette dimension silencieuse où le sujet et l’objet cessent 
d’être deux

c’est l’instant 
où la conscience devient le miroir du tout 
où l’homme cesse d’être un individu isolé pour se reconnaître comme 
part du grand souffle de l’existence

le mystère ici n’est pas ce qu’on ne peut pas connaître 
mais ce qu’on ne peut qu’éprouver


*













le chemin intérieur est 
une descente dans la lumière obscure

c’est une grotte où scintillent les étoiles du dedans

chaque pas est une mue
chaque silence un mot que le monde n’a pas encore prononcé

le cœur devient boussole
la respiration flamme vacillante

plus on avance plus le paysage se dissout  
il ne reste qu’un souffle un battement
une présence sans contours

le mystère n’est plus ce qui se cache mais ce qui s’ouvre 
comme une fleur de nuit 
dans le jardin du soi

ainsi
le chemin mystérieux va vers l’intérieur
signifie 

que le vrai voyage n’est pas une fuite 
hors du monde

mais une plongée au cœur 
du réel

c’est là 
dans la profondeur silencieuse de l’être
que se trouve l’unique passage vers l’infini






le chemin mystérieux ne mène pas à un ailleurs géographique mais à une profondeur silencieuse invisible à l’œil   perceptible seulement au cœur

il commence là où cessent les certitudes   là où la conscience se retourne sur elle-même et interroge la source même de son regard

l’être humain   depuis toujours   cherche dans le monde la clé de son mystère  mais tout ce qu’il trouve n’est qu’écho reflet résonance 

le véritable lieu du savoir celui où se tient la racine de toute expérience  n’est pas dehors 

il est dans ce centre intime où le monde entier semble se condenser en un seul point  
le soi conscient d’exister.

aller vers l’intérieur   c’est entreprendre le voyage le plus exigeant

rien n’y sert de posséder ou de conquérir 

il faut au contraire se dépouiller

il faut abandonner les formes   les rôles   les illusions de l’identité   jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un regard nu 

un regard qui se regarde lui-même

c’est alors que le mystère apparaît   non plus comme une énigme à résoudre   mais comme une présence à vivre 

ce qui semblait caché ne l’était pas 
il était simplement trop proche   trop évident pour être vu

le chemin intérieur est mystérieux parce qu’il ne progresse pas dans le temps   mais dans la profondeur de l’instant

chaque pas est une plongée dans la conscience   chaque silence une porte qui s’ouvre vers un espace plus vaste

ce que l’on découvre ce n’est pas un  moi  isolé   mais un espace impersonnel où tout ce qui existe respire ensemble

l’intérieur se révèle alors comme la véritable demeure du monde    le lieu où l’univers devient conscience de lui-même

ce chemin  une fois entrevu ne s’oublie plus

il ne promet ni repos ni certitude  mais une vérité plus subtile   celle d’un mystère qui ne se dévoile qu’en demeurant mystère

aller vers l’intérieur   c’est cesser de vouloir comprendre pour commencer à être

c’est reconnaître que la lumière la plus pure n’éclaire pas les objets   mais la conscience qui les perçoit

dans cette lumière silencieuse  le mystère cesse d’être un obstacle 

il devient le cœur battant de l’existence.





*





Plotin 

la remontée vers l’Un   philosophie néoplatonicienne

Œuvre principale  Les Ennéades

l’âme humaine est une émanation de l’Un, principe absolu de toute réalité

pour revenir à son origine, 
elle doit se détourner du monde sensible et se tourner vers l’intérieur
vers la source immatérielle de l’être



Ennéades I,6,8

ne cherche pas à l’extérieur  
rentre en toi-même 

c’est au-dedans de l’homme 
que réside 
la vérité

sens métaphysique
le chemin intérieur est une anabase
une ascension spirituelle où l’âme se purifie de tout ce qui est étranger 
à son essence pour retrouver l’unité

l’intériorité est ici le miroir de l’Un
et le mystère
celui de la réintégration du multiple dans le simple


Carl Gustav Jung 

l’individuation et la rencontre du Soi psychologie analytique

Œuvres de référence

Psychologie et alchimie  
Aïon  Les Racines de la conscience

le chemin intérieur est un processus d’individuation par lequel la conscience intègre les dimensions inconscientes de la psyché pour devenir un tout unifié

ce n’est pas une fuite du monde mais une descente dans l’ombre une confrontation avec les symboles les archétypes les forces intérieures refoulées



celui qui regarde à l’extérieur rêve  
celui qui regarde à l’intérieur s’éveille



le mystère du chemin intérieur chez Jung
réside dans la transformation alchimique du moi en Soi

l’intérieur n’est pas seulement un lieu psychologique 
c’est une dimension symbolique et sacrée de l’être où se rencontrent 
l’humain et le divin


Martin Heidegger 

l’être
le dévoilement 
et l’habitation du mystère

Œuvres de référence

Être et Temps
chemins qui ne mènent nulle part
questions I et II


l’homme est le lieu d’un dévoilement de l’Être
aletheia

ce dévoilement ne se fait pas dans l’extériorité technique ou rationnelle 
il demande un retour vers le séjour originaire de l’être
une écoute intérieure du silence



chemins qui ne mènent nulle part

 penser
c’est se laisser guider par le chemin 
du cœur de l’être


le chemin intérieur n’est pas ici un retour psychologique, 
mais une ouverture au mystère
de l’Être lui-même

ce mystère ne se dissout pas, 
il s’habite. 

aller vers l’intérieur  c’est apprendre à 

demeurer 
dans le non-savoir
 
dans la proximité de ce qui échappe 
à toute maîtrise.



chez Plotin 
l’intériorité conduit à l’Un

chez Jung
elle mène au Soi

chez Heidegger
elle ouvre à l’Être


trois noms 
trois langages
une même intuition 



le mystère n’est pas hors de nous 
il est le fondement invisible de ce que nous sommes








gel sur la branche

une goutte suspendue

attend le matin































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