vendredi, octobre 24, 2025

 




le cercle et la cendre 

lecture intérieure du Seigneur des Anneaux



l’Anneau

n’est pas un objet

c’est une orbite de conscience

un centre de gravité où la volonté se plie sur elle-même




















        je veux — donc je me perds



chaque porteur devient un fragment du cercle

une translation du désir vers l’ombre


Frodon


ne conquiert rien

il traverse le feu pour que le feu se reconnaisse

il est le passage non le héros


        le poids de l’Anneau = la densité de l’ego



Gollum


est l’écho intérieur le double qui garde la faille ouverte

sans lui le cercle ne se ferme pas


il est la miséricorde dans la monstruosité

l’instrument du salut involontaire



Sam


est la respiration du monde

le souffle du cœur au milieu du mythe

le porteur du porteur



la Terre du Milieu


ce n’est pas un lieu


c’est l’état d’entre-deux

l’instant suspendu entre l’aube et le déclin


chaque montagne y pense

chaque pierre s’y souvient du chant premier



Mordor 


est le nom intérieur de la sécheresse

l’endroit où le feu a oublié la lumière

le Néant saturé de volonté


Fondcombe 


est la mémoire d’avant la chute



Lothlórien 


un rêve qui sait qu’il s’efface


et quand les elfes s’en vont

le monde devient respirable

parce que la beauté cesse d’être éternelle




la quête n’était pas de détruire

mais de comprendre que le pouvoir

ne peut être possédé sans détruire le centre




ainsi

le cercle retourne au feu

et le feu retrouve le chant


































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