le cercle et la cendre
lecture intérieure du Seigneur des Anneaux
l’Anneau
n’est pas un objet
c’est une orbite de conscience
un centre de gravité où la volonté se plie sur elle-même
je veux — donc je me perds
chaque porteur devient un fragment du cercle
une translation du désir vers l’ombre
Frodon
ne conquiert rien
il traverse le feu pour que le feu se reconnaisse
il est le passage non le héros
le poids de l’Anneau = la densité de l’ego
Gollum
est l’écho intérieur le double qui garde la faille ouverte
sans lui le cercle ne se ferme pas
il est la miséricorde dans la monstruosité
l’instrument du salut involontaire
Sam
est la respiration du monde
le souffle du cœur au milieu du mythe
le porteur du porteur
la Terre du Milieu
ce n’est pas un lieu
c’est l’état d’entre-deux
l’instant suspendu entre l’aube et le déclin
chaque montagne y pense
chaque pierre s’y souvient du chant premier
Mordor
est le nom intérieur de la sécheresse
l’endroit où le feu a oublié la lumière
le Néant saturé de volonté
Fondcombe
est la mémoire d’avant la chute
Lothlórien
un rêve qui sait qu’il s’efface
et quand les elfes s’en vont
le monde devient respirable
parce que la beauté cesse d’être éternelle
la quête n’était pas de détruire
mais de comprendre que le pouvoir
ne peut être possédé sans détruire le centre
ainsi
le cercle retourne au feu
et le feu retrouve le chant

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