mardi, octobre 07, 2025

je place un mot et le temps s’ouvre 


un battement d’aile entre moi et ce qui écrit

dans le geste de tracer
je m’efface peu à peu 
 
la main devient ombre
la pensée se dissout dans la phrase qui la porte 

écrire
c’est apprendre à disparaître dans la lumière du mot 
à laisser le livre respirer à ma place 

ce n’est plus moi qui écris  
c’est le temps qui un instant se souvient de moi



*

















jamais encore chose pareille 
m’était arrivée 

ce moment où la pensée s’interrompt
suspendue dans un vide 
plus vaste qu’elle

ce n’est pas l’absence mais la présence trop dense du réel 
qui abolit les mots 

ne plus penser à rien 

c’est toucher l’origine même de la pensée 
là où elle n’est plus réflexion mais
pure existence 

dans ce silence intérieur
le monde ne se conçoit plus 

il se respire




























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