vendredi, octobre 24, 2025







la poésie ne nous sauve pas 

elle ne guérit ni le corps ni le monde 

elle ne ferme aucune blessure mais 
elle ouvre un passage dans la blessure même 























elle fait vibrer l’air autour de la douleur et dans ce tremblement quelque chose demeure indemne une étincelle qui échappe au temps à la chute à l’usure des jours 

la poésie ne sauve pas elle maintient vivant ce qui ne peut être détruit le souffle nu de la conscience le regard qui persiste quand tout s’efface 

elle donne part à l’indemne 
à ce fond silencieux d’où tout vient et où tout retourne




la poésie est comme ce grain de sénevé dont parlent les Évangiles  elle semble peu de chose par rapport aux priorités économiques mondiales  mais c’est elle  et elle seule  qui est capable de redonner vie à la parole c’est-à-dire de raviver les sources



source 
commencement liquide du monde
là où la terre se souvient d’avoir été souffle
un lieu qui ne parle qu’en mouvement
et dont chaque goutte contient une origine


























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